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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Demande et offre de soins obstétricaux dans le Haut Atlas occidental Volume 20, numéro 4, octobre-novembre-décembre 2010

Auteurs
Université Cadi-Ayyad de Marrakech Faculté des sciences Semlalia Laboratoire d'écologie humaine (LEH) BP 2390 4000 MarrakechMaroc, Université de Provence UMR 151 IRD Laboratoire population environnement-développement (LPED) Centre St Charles Case 10 3, place Victor Hugo 13331 Marseille cedex 3France

L'article analyse les données d'une enquête rétrospective et exhaustive sur la morbidité maternelle réalisée auprès de 656 femmes, ayant un enfant âgé de moins de cinq ans, de trois vallées du Haut Atlas occidental marocain ainsi que les données du registre obstétrical de l'hôpital offrant les soins obstétricaux dans la zone d'étude. Cette analyse révèle l'existence d'un écart très important entre les prévalences des symptômes de la morbidité maternelle enregistrées dans les vallées du Haut Atlas étudiées et celles mesurées aux échelles régionale et nationale. Le suivi en prénatal et postnatal est minoritaire, et l'accouchement en milieu surveillé est peu répandu. Bien qu'une morbidité durant la grossesse devrait conduire la femme à aller accoucher dans un milieu sécurisé, seul un tiers des femmes ayant eu une morbidité maternelle ont accouché dans une structure de santé. Cet état de fait favorise l'accroissement des risques de complications ou de morbidité pendant la grossesse, l'accouchement et le post-partum. Cette faiblesse du recours aux soins de santé préventifs et curatifs apparaît liée non seulement aux représentations socioculturelles et aux conditions socio-économiques mais également à une déficience de la couverture du système de santé relative à la prise en charge des complications obstétricales et à la mauvaise qualité des consultations prénatales et postnatales. En effet, la proportion des complications de la grossesse ou de l'accouchement assez graves nécessitant des soins obstétricaux d'urgence admis à l'hôpital ne dépasse pas 4,5 %, alors que le niveau acceptable est de 15 %. Parmi ces cas, presque la moitié est référée ensuite à Marrakech, deuxième niveau de référence.