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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Aspects épidémiologiques et contrôle des épidémies de méningite à méningocoque en Afrique Volume 4, numéro 3, Mai-Juin 1994

Auteurs
Service de médecine des collectivités, Hôpital d’Instruction des Armées Bégin, 00498 Armées, France, Épicentre, 8, rue Saint-Sabin, 75011 Paris, France, CIESPAC, BP 14513, Brazzaville, Congo, Service des maladies infectieuses et tropicales, CHRU Hôtel-Dieu, 63003 Clermont-Ferrand cedex 1, France.
  • Page(s) : 231-6
  • Année de parution : 1994

Les épidémies de méningite à méningocoque posent un problème de santé publique en Afrique sub-saharienne où elles ont été responsables de milliers de morts et de centaines de milliers de cas dans les pays constituant la ceinture de la méningite, ou ceinture de Lapeyssonnie. L’agent pathogène est Neisseria meningitidis. Le sérogroupe A est responsable du plus grand nombre d’épidémies et des plus récentes. Une nouvelle souche, la souche A:4:P1.9 clone III-1, a été introduite en Afrique à la fin des années 80. On assiste, depuis la même époque, à une extension de ces épidémies vers le sud de la ceinture de Lapeyssonnie. La population la plus atteinte au cours des épidémies de méningite à méningocoque est celle âgée de 6 mois à 30 ans. Cependant, des taux d’attaque élevés ont été observés chez les sujets de plus de 30 ans au cours d’épidémies récentes dues au complexe clonal III-1. Les objectifs du contrôle de ces épidémies sont la diminution de l’incidence et la réduction de la létalité. La détection précoce de ces épidémies repose sur l’observation du franchissement d’un niveau d’incidence ou seuil d’alerte. Récemment, l’OMS a proposé un seuil de 15 cas/100 000 hab./semaine calculé à partir de la moyenne des taux hebdomadaires de deux semaines consécutives. Une investigation de l’épidémie doit être effectuée le plus rapidement possible après sa détection. Les différentes étapes incluent : la confirmation de l’épidémie et de l’étiologie méningococcique, l’établissement de critères d’identification des cas et la détermination de la population à risque. Le traitement médicamenteux de choix reste, dans le contexte d’une épidémie dans les pays en développement, le chloramphénicol huileux, en une injection intramusculaire. La vaccination est l’élément fondamental de la prophylaxie. La stratégie la plus utilisée est la vaccination en cas d’épidémie, ou vaccination de circonstance. Elle doit être mise en œuvre le plus rapidement possible et appliquée à la population cible définie en fonction des moyens disponibles, du sérogroupe du méningocoque et des taux d’incidence par tranche d’âge. L’avenir réside dans la mise à disposition d’un vaccin pouvant être administré dans le cadre du PEV et assurant une immunité de longue durée.