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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Analyse des facteurs génétiques contrôlant l’infection palustre chez l’homme Volume 9, numéro 1, Janvier - Février 1999

Auteurs
Centre Muraz, OCCGE, BP 153, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso, Faculté des Sciences de Luminy, 163, avenue de Luminy, 13288 Marseille Cedex 9, France, INSERM U. 436, Modèles mathématiques en biologie et en médecine. Hôpital Pitié-Salpêtrière, 47, bd de l’Hôpital, 75651 Paris Cedex 15, France, ORSTOM, 213, rue Lafayette, 75480 Paris Cedex 10, France, Institut de médecine tropicale, Nationalestraat 155, Anvers 2000, Belgique, Hôpital Souro Sanou, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso, Faculté des sciences et techniques, Université de Ouagadougou, BP 7021 Ouagadougou, Burkina Faso.

Le rôle des facteurs génétiques de l’hôte dans le contrôle de l’infection palustre a été clairement établi dans les modèles animaux. Chez l’homme, des résultats de plus en plus nombreux sont en faveur d’un contrôle génétique du paludisme. Dans une population de la ville de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), nous avons mis en évidence, par une analyse de ségrégation réalisée sur le phénotype charge parasitaire sanguine, l’existence d’un fort effet génétique. Nos données ne sont pas compatibles avec l’existence d’un gène majeur et sont donc en faveur d’un contrôle polygénique de la charge parasitaire. L’influence de cet effet génétique est plus importante chez les enfants que chez les adultes. Une analyse de liaison a alors été réalisée chez les enfants et a mis en évidence une liaison entre le phénotype et la région q31-33 du chromosome 5. Dans cette région est localisé un gène que nous avons dénommé Pfil 1 (Plasmodium falciparum infection levels 1) qui explique presque 50 % de la variance de la charge parasitaire sanguine et joue un rôle fondamental dans le contrôle de l’infection. Cette région 5q31-33 contient de nombreux gènes codant pour des cytokines régulant les lymphocytes T. L’identification des gènes contrôlant l’infection palustre ouvre de nouvelles voies pour le développement de stratégies préventives et thérapeutiques. Il devrait être possible dans un proche avenir d’identifier les individus à risque, individus qui pourront bénéficier en priorité des mesures préventives et thérapeutiques. Enfin, une meilleure connaissance de l’effet de ces gènes contrôlant les réponses immunitaires protectrices est d’un intérêt majeur pour le développement de vaccins.