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Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement

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Diabète et cognition : existe-t-il un lien ? Volume 6, numéro 3, Septembre 2008

Auteurs
Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris

Cette revue de la littérature analyse les possibles liens existant entre diabète et fonctions cognitives. Chez les sujets porteurs d’un diabète de type 1, une diminution modérée et peu évolutive de la vitesse et de l’efficience psychomotrice a été mise en évidence. Chez les sujets présentant un diabète de type 2, dont l’âge était plus avancé, des troubles mnésiques et une atteinte des fonctions exécutives ont été observés. Dans les études épidémiologiques longitudinales, la présence d’un diabète est liée à une plus grande fréquence de démence, avant tout de démence vasculaire. Une plus grande fréquence de la maladie d’Alzheimer (MA) a également été rapportée, mais une composante cérébro-vasculaire n’a pas toujours été exclue. Les études en imagerie cérébrale ont objectivé, de façon variable, une atrophie corticale, des lésions de la substance blanche profonde et des infarctus. Les études neuropathologiques n’ont pas montré une plus grande fréquence des lésions de type MA chez les diabétiques. Les mécanismes potentiels de l’atteinte cognitive ne sont pas élucidés. Les hypothèses invoquent le rôle d’une atteinte vasculaire micro ou macro-angiopathique, de l’accumulation de produits de la glycation avancée ou d’une insulinorésistance cérébrale. Le dépistage et le traitement du diabète représentent un élément important de la prévention du risque vasculaire cérébral, source de démence vasculaire et d’aggravation des déficits cognitifs de la MA.