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L'Orthodontie Française

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Le repositionnement mandibulaire : une alternative à la chirurgie chez des patients adultes ? Un suivi sur deux ans Volume 89, numéro 2, Juin 2018

Auteurs
1 Private PracticeArezzo, Italy
2 Private practiceLugano  
3 Section of Orthodontics, Institute of Odontology, Aarhus University, Denmark
4 Department of Orthodontics and Pediatrics, University Center of Dental Health Basel, Basel University, Switzerland
5 Department of Orthodontics at Hannover University Germany, and University of West Australia Perth  
6 Holtevej11, 8000CAarhus, Denmark
* Auteur pour correspondance : birte@melsen.com

Introduction : Un certain nombre de patients adultes présentant des dysmorphoses squelettiques refusent la chirurgie. Objectif : L’objectif de cet article est d’évaluer la réaction de la mandibule à la simulation d’une correction squelettique chez ces patients. Matériels et méthodes : Le repositionnement mandibulaire est proposé comme alternative non invasive à la chirurgie à 32 patients consécutifs, indemnes de dysfonctions temporo-mandibulaires (DTM). Ils ont été informés que cette approche était basée sur les résultats issus de rapports de cas. Avant d’initier tout traitement, des renseignements cliniques, ainsi que des radiographies céphaliques, des moulages et des photographies ont été prises (T0). La mandibule est ensuite repositionnée par le biais de calages réalisés avec du Triad® Gel, de sorte à camoufler les anomalies squelettiques. Résultats : Trois mois plus tard, 23 patients se sont adaptés à la nouvelle occlusion, objectivée par l’absence de problèmes fonctionnels et l’intégrité des cales. Chez ces patients, la nouvelle posture mandibulaire est maintenue grâce à un traitement orthodontique permettant d’ajuster l’occlusion à la position obtenue grâce au calage (T1). Les modifications squelettiques et intra-articulaires consécutives au repositionnement sont évaluées après un suivi de deux ans (T2), respectivement sur des téléradiographies (sagittales et frontales) et sur des images reconstruites à partir de tomographie volumique à faisceau conique (TVFC) ou « cone beam ». Aucune modification significative allant dans le sens d’une récidive ou dans le sens d’une normalisation plus importante de la position des condyles n’est notée durant ces deux ans d’observation. Conclusions : Le repositionnement est une intervention non invasive qui peut être considéré comme une alternative valide à la chirurgie chez certains patients. Les variables morphologiques enregistrées sur les radiographies prises à T0 et les résultats de l’évaluation clinique initiale de dysfonctions n’ont procuré que des indices vagues et négligeables de la prédictibilité de l’adaptation au repositionnement.