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L'Orthodontie Française

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La canine maxillaire incluse augmente le risque de résorption radiculaire des dents adjacentes : un problème de proximité anatomique Volume 86, numéro 2, Juin 2015

Auteurs
* Auteur pour correspondance : sun.254@osu.edu

Introduction : Notre objectif est d’étudier la fréquence, la localisation et l’étendue des résorptions, ainsi que les facteurs de risque de ces résorptions radiculaires associées aux canines incluses (RRACI) dans une population de patients chinois qui, contrairement aux caucasiens, présentent de façon prédominante des canines incluses en ectopie vestibulaire. Méthodes : Des cone beam (CBCT) de 170 sujets chinois (âge 12–30 ans; moyenne 14,5 ans) présentant des canines incluses (101 en position vestibulaire et 69 en position palatine) ont été comparés à ceux de 170 patients d’âge et de sexe équivalents sans canine incluse. Tous les cone beam furent analysés grâce à un logiciel par un seul évaluateur. La fréquence, la localisation et l’étendue des RRACI ont été évaluées sur les incisives centrales et latérales maxillaires, ainsi que sur la 1re prémolaire maxillaire. Afin d’identifier les facteurs de risques des RRACI, les sujets présentant des canines incluses ont été séparés en deux groupes (avec et sans résorption radiculaire). Pour chaque dent, dix variables ont été mesurées et comparées pour chaque groupe puis soumise à un test statistique de régression logique binaire. Résultats : En comparant avec le groupe contrôle et le côté indemne d’inclusion canine, les résorptions radiculaires étaient significativement plus présentes chez les sujets comportant les canines incluses et du côté de l’impaction (P < 0,001), avec un taux de prévalence respectif de 27 %, 18 % et 10 % sur l’incisive latérale maxillaire, l’incisive centrale et la 1re prémolaire. Affectant essentiellement le tiers apical, les RRACI, lorsqu’elles sont présentes, peuvent aussi atteindre la pulpe dentaire dans 36 % des incisives latérales maxillaires, 57 % des incisives centrales maxillaires et 0 % des premières prémolaires. Les différentes variables associées à la proximité radiculaire des dents adjacentes (présentant ou non des résorptions) à la canine incluse montrent des résultats différents selon les sites d’inclusion (quadrants), tandis que le stade de développement de la canine représente un facteur de risque significatif de résorption pour l’incisive centrale maxillaire et l’incisive latérale. Aucune différence significative de RRACI n’a été mise en évidence entre les sujets présentant des canines incluses en ectopie vestibulaires ou palatines. Le facteur de proximité entre la couronne de la canine et la racine dentaire, quelle qu’elle soit, représente le facteur de risque prédominant des RRACI. Une relation de proximité < 1 mm aboutissait à un taux de résorption radiculaire plus significatif comparée à une relation de proximité ≥ 1 mm. Les Odd ratios étaient de 9,9; 3,7 et 5,9 pour l’incisive latérale maxillaire, l’incisive centrale et la première prémolaire respectivement. Conclusions : Les canines maxillaires incluses augmentent le risque de résorption radiculaire des dents adjacentes (incisives et premières prémolaires). La proximité (<1 mm) entre la canine incluse et une racine adjacente est le facteur de risque de résorption radiculaire le plus significatif, que ce soit dans la population chinoise ou caucasienne.