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L'Orthodontie Française

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Facteurs décisionnels céphalométriques dans les traitements précoces des classes III squelettiques Volume 78, numéro 2, Juin 2007

Auteurs
1 142 avenue des Frères Lumière, 69 008 Lyon, France
* mraberin@wanadoo.fr

De nombreux auteurs recommandent de traiter précocement les patients porteurs de malocclusions de classe III pour éviter le préjudice esthétique et dans le but de reprogrammer une direction normale de croissance des bases osseuses. Cependant, les effets à long terme et la stabilité des résultats acquis de ces traitements ont été peu étudiés. Dans l'intérêt de nos patients, il est important pour nous de savoir dans quel cas cette stratégie thérapeutique précoce est indiquée et dans quelles circonstances l'abstention, pour une action globale et définitive en fin de croissance, est préférable. Cette étude rétrospective sur une population de 30 patients âgés de six à dix ans présentant une classe III squelettique et dentaire, nous éclaire sur les résultats acquis lors de la phase interceptive, sur le potentiel de récidive et sur les critères céphalométriques déterminants dans le succès ou l'échec de cette phase primitive. Le traitement effectué sur une durée d'un an a été commencé par une phase de disjonction intermaxillaire rapide, complétée par un alignement de l'arcade supérieure au moyen d'un appareil multi-attache et suivie d'une traction orthopédique postéro-antérieure de type masque facial. Les patients, examinés huit ans après la phase thérapeutique précoce, ont ensuite été séparés en deux groupes : un groupe nommé orthopédie succès et un groupe nommé orthopédie échec. La comparaison des deux groupes met en valeur des variables significativement différentes. L'angle de la base du crâne NaSBa serait plus faible dans les cas orthopédie échec. L'inclinaison des incisives supérieures aurait également une valeur discriminative : les cas d'échec présentent une inclinaison plus marquée (signe de compensation primitive). Ainsi, une vestibulo-version des incisives maxillaires serait un signe prédictif de récidive du traitement précoce. Une analyse de régression multiple permet d'associer trois composants céphalométriques et de prédire, en fonction du signe obtenu, l'évolutivité favorable ou défavorable d'une prise en charge précoce.