Illustrations
Figure 1
A et 1B. Les épreuves d’utilisation d’objets usuels : présentation des objets et dispositifs correspondants.
Pour les quatre conditions, pantomimes d’utilisation d’objets, utilisation d’objets isolés, utilisation d’objets en dispositifs choix restreint et choix multiple, le matériel est identique. Les objets sont présentés sur un support vertical en bois installé sur la table à environ 40 cm du participant. Des clous permettent de disposer, toujours à la même place, les 12 objets constituant les deux exemples, clef de cadenas et tire-bouchon, et les dix items d’évaluation : petite scie à bois, marteau, couteau à pain, pichet, paire de ciseaux, prise électrique mâle, ampoule, décapsuleur, tournevis, grande allumette.
Pour utiliser réellement ces objets, un lot de 12 dispositifs : cadenas, bouteille avec bouchon de liège, section de bois, clou, morceau de pain, verre, feuille de papier, prise électrique femelle, douille, canette avec capsule, vis, bougie avec grattoir. Les objets de ces dispositifs sont le plus souvent présentés sur un support en bois pour permettre de respecter la contrainte de manipulation uni-manuelle.
Pour les quatre conditions, la cotation se fait sur une échelle en trois mesures : 2 points pour une production directe et fluide du geste attendu avec l’objet approprié et dans le délai imparti (10 secondes pour PUO et UOI ; 60 secondes pour UOD CR et UOD CM), 1 point lorsque la production est finalement satisfaisante, dans le temps limite, après autocorrections (sélection de l’objet attendu ou ajustement du geste) et 0 point quand la production reste imparfaite dans le temps imparti, malgré les autocorrections. Parfois le comportement des participants témoigne d’un doute dans l’intention de mener réellement l’action. Ils sont alors encouragés à poursuivre sans que cela ne pénalise leur performance. Pour chaque modalité le score maximum est de 20 points.
Figure 1
Figure 2
A B, C et D. Résolution de problèmes mécaniques : les trois boîtes en plexiglas et les 16 tiges-outils (présentées pour une évaluation main droite).
Le matériel se compose d’un ensemble de 16 tiges-outils de différentes formes, longueurs, rigidité et de trois boîtes en plexiglas, comportant chacune une ou plusieurs entrées, à l’intérieur desquelles se trouve une pièce en bois (un cube ou une bille) que les participants doivent faire sortir. Sur le grand nombre de tiges-outils proposées, seules deux sont vraiment utiles. Les autres sont des distracteurs. Même si plusieurs solutions sont éventuellement possibles pour chaque item, l’identification de critères mécaniques précis est toujours nécessaire au choix et à l’utilisation des tiges-outils avec les boîtes (i.e., suffisamment long, suffisamment fin, suffisamment flexible…). Comme pour les tâches d’utilisation d’objets usuels, nous présentons d’abord une modalité de choix multiple, pour évaluer les capacités de sélection, puis un choix restreint.
Les cercles noirs indiquent l’emplacement de la pièce-cible (cube ou bille). Les flèches noires indiquent le trajet des deux grandes étapes nécessaires à la résolution. La cotation se fait sur une échelle en quatre mesures pour chaque item : 3 points sont attribués lorsque la cible est extraite dans le délai imparti (trois minutes par boîtes), quelle que soit la tige-outil utilisée ; 2 points, si la cible est déplacée à l’intérieur de la boîte ; 1 point, si elle est seulement touchée par l’une des tiges-outils. Si aucun de ces critères n’est atteint, le score est nul. Le score maximum par modalité (choix multiple et choix restreint) est donc égal à 9.
Figure 2
Figure 3
A et B. Activités multi-tâches : disposition du matériel en choix multiple et en choix restreint pour une évaluation main droite.
Le matériel permet de réaliser trois tâches différentes : faire du café : bouteille d’eau, cafetière, pot de café, doseur, filtre ; mettre une fleur dans un vase : bouteille d’eau, fleur en plastique, soliflore, entonnoir ; peindre un dessin : bouteille d’eau, bol, pinceau, palette, feuille de papier avec une étoile à peindre.
Chaque item est structuré avec un certain nombre d’actions essentielles à accomplir ( tableau 3 ). Le nombre d’actions essentielles réalisées par le sujet permet d’obtenir un score entre 0 à 4 points pour chaque activité. Le score maximum est de 12 par modalité.
Figure 3
Figure 4
Les items de l’épreuve d’imitation de gestes non significatifs.
La production doit se faire en miroir. Si le participant est testé à gauche, l’examinateur démontre l’exercice avec la main droite et inversement. Le patient dispose d’un maximum de dix secondes pour imiter correctement la posture. Pendant ce temps, l’examinateur maintient sa posture modèle. Entre chaque posture, l’examinateur repose sa main à plat sur la table en demandant au patient de faire de même.
La cotation se fait sur une échelle en trois mesures : 2 points pour une production directe et fluide de la posture dans le délai imparti, 1 point pour une production finalement satisfaisante, dans le temps limite, mais après autocorrections (ajustement de la posture) et 0 point : production non satisfaisante dans le temps limite, malgré les autocorrections.
Figure 4
Figure 5
Appariements fonctionnels et catégoriels : exemple d’item (série A).
Cet épreuve est constituée de deux séries (A et B) de 12 planches chacune (deux exemples et dix items d’évaluation) composées de cinq images. Un objet « modèle » doit être associé à une des quatre images présentées dessous. Une des quatre images représente l’objet « cible », les trois autres représentent des objets « distracteurs ». Dans la série A, les deux objets à associer entretiennent un rapport de complémentarité fonctionnelle comme une clé et une serrure, par exemple. La série B concerne une association catégorielle, les deux objets à associer entretiennent un rapport relatif à une action commune : pour couper ou pour éclairer, par exemple.
Un point est attribué par bonne réponse. Score maximum par série : 10. Score maximum pour l’épreuve : 20.
Figure 5
Figure 6
Reconnaissance de postures d’utilisation : exemple d’item.
Cette épreuve est constituée d’une série de 12 planches (deux exemples et dix items d’évaluation) composées de photos représentant des saisies d’objets. Le sujet doit choisir parmi les photographies celle qui correspond à la façon usuelle de saisir l’objet présenté (ici en haut à droite). Les 12 objets sont ceux utilisés dans les épreuves d’utilisation d’objets usuels. Les trois distracteurs correspondent soit à une saisie inconfortable de l’objet, soit à une saisie de l’objet par sa partie active (la lame par exemple) mais pas nécessairement dangereuse, soit à une saisie, généralement dangereuse, qui s’oppose à l’action entreprise.
Un point est attribué par bonne réponse. Le score maximum est égal à 10.
Figure 6
Tableaux
Auteurs
1 Laboratoire de psychologie des Pays-de la-Loire (EA 4638),
Université d’Angers,
Maison de la recherche Germaine-Tillion,
5 bis, boulevard Lavoisier, 49045 Angers cedex 1, France
2 Laboratoire d’étude des mécanismes cognitifs (EA 3082),
Université de Lyon,
5, avenue Pierre-Mendès-France,
69676 Bron cedex, France
3 Institut universitaire de France,
1, rue Descartes,
75231 Paris cedex 05, France
4 Unité de neuropsychologie,
Département de neurologie,
Centre hospitalier universitaire d’Angers,
4, rue Larrey,
49933 Angers, France
Des troubles d’utilisation d’objets sont présents dans de nombreuses pathologies neurologiques et peuvent avoir un impact sur les capacités de vie quotidienne des patients. Pour autant, ces difficultés sont assez peu explorées dans le champ de la neuropsychologie expérimentale et clinique. Cela est partiellement dû au fait que les troubles d’utilisation d’objets, qui font classiquement partie de la sphère des apraxies gestuelles, bénéficient assez peu de développements théoriques récents qui permettraient de penser de manière structurée les différents mécanismes cognitifs dirigeant le geste, la sélection des objets, ou encore la séquenciation des tâches à accomplir. Au-delà des distinctions classiques, aujourd’hui obsolètes, l’apraxie, et plus spécifiquement les troubles d’utilisation d’objets, concernent une symptomatologie clinique plurielle qu’il est nécessaire de penser dans une approche différentielle et conceptuelle structurée. Après un bref rappel des considérations théoriques qui nous permettent de guider l’examen des troubles d’utilisation d’objets, l’objectif de cette présentation sera de décrire les types d’épreuves à proposer pour envisager une évaluation exhaustive. Nous nous attarderons sur les différentes modalités de présentation du matériel, les types d’objets à proposer, les connaissances en jeu et les aspects exécutifs de planification de l’action. Une étude de cas illustrera notre propos.