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Revue de neuropsychologie

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Contrôle exécutif et comportement d’utilisation d’objets : vers une dissociation Volume 1, numéro 2, juin 2009

Auteurs
Unité de neuropsychologie, service de neurologie, CHU d’Angers, Angers, Laboratoire de psychologie (UPRES EA2646), Université d’Angers, Angers, Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelles, Service de neuropsychologie, Angers

Lhermitte (Brain 1983 ; 106 : 237-55) a proposé le terme de « comportement d’utilisation d’objets » (CUO) pour caractériser un syndrome neurologique particulier : sans injonction de l’examinateur, la présentation visuotactile d’objets suffit à ce que les patients s’en saisissent et les utilisent. Lhermitte envisage ce comportement comme la conséquence de lésions frontales et le considère comme un aspect central du « syndrome de dépendance à l’environnement » (Ann Neurol 1986 ; 19 : 335-43). Par la suite, Shallice et al. (Brain 1989 ; 112 : 1587-98) ont remis en cause la procédure d’investigation développée par Lhermitte (Brain 1983 ; 106 : 237-55), en proposant une autre méthodologie de recherche qui conduit à dissocier deux formes de CUO. Il n’existe pas de comparaison de ces deux procédures chez un même groupe de patients. Nous avons recherché le CUO chez 40 sujets (20 patients frontaux et 20 sujets témoins appariés) à partir des protocoles de Lhermitte (Brain 1983 ; 106 : 237-55) et de Shallice et al. (Brain 1989 ; 112 : 1587-98). Par ailleurs, pour mettre à l’épreuve l’interprétation cognitive du CUO comme l’expression d’un défaut du contrôle exécutif, nous avons étudié les liens entre ce comportement et les performances aux épreuves exécutives. Les résultats montrent que les deux formes de CUO peuvent apparaître indépendamment. De plus, il n’existe pas de corrélation entre le CUO et les scores aux différents tests, suggérant une dissociation entre ce comportement et les capacités de contrôle cognitif.