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Néphrologie & Thérapeutique

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Ponctions biopsies rénales en Afrique subsaharienne Volume 19, numéro 2, Avril 2023

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

Tableaux

Auteurs
1 CHU de Bouaké, service d’anatomie et cytologie pathologiques, Bouaké, Côte d’Ivoire
2 CHU de Bouaké, service de néphrologie, Bouaké, Côte d’Ivoire
3 CHU de Yopougon, service de néphrologie, Abidjan, Côte d’Ivoire
4 CHU de Cocody, service d’anatomie et cytologie pathologiques, Abidjan, Côte d’Ivoire
5 CHU de Treichville, service de néphrologie, Abidjan, Côte d’Ivoire
6 CHU Blaise Compaoré, service de néphrologie, Ouagadougou, Burkina Faso
7 CHU Donka, service de néphrologie, Conakry, Guinée
8 CHU Sylvanus Olympio, service de néphrologie, Lomé, Togo
9 CHU de Yopougon, service de néphropédiatrie, Abidjan, Côte d’Ivoire
Correspondance : KL Adonis
docteurnkj@gmail.com
docteurnkj@yahoo.fr

La ponction biopsie rénale (PBR) constitue une avancée notable dans la prise en charge des néphropathies. En Afrique subsaharienne, peu d’études ont été réalisées. L’objectif de notre travail était d’évaluer les indications de la PBR et de déterminer les caractéristiques épidémiologiques et histologiques des néphropathies diagnostiquées en Afrique subsaharienne.

Matériels et méthodes

Nous avons mené une étude rétrospective et descriptive portant sur les PBR examinées entre janvier 2015 et décembre 2019, dans les services d’anatomie et cytologie pathologiques des CHU de Cocody-Abidjan et de Bouaké. Les PBR provenaient de quatre pays africains (Côte d’Ivoire, Togo, Guinée-Conakry et Burkina Faso). Les techniques de microscopie optique et/ou d’immunofluorescence directe ont été utilisées. Nous avons inclus l’ensemble des PBR contributives sur cette période et pour lesquelles nous disposions de données cliniques et biologiques. Les paramètres étudiés étaient les données cliniques et biologiques, l’indication de la PBR et les résultats histologiques.

Résultats

Sur la période d’étude, nous avons colligé 179 PBR, soit 35,8 PBR/an. L’âge moyen des patients était de 32,9 ± 13,8 ans (extrêmes de 11 à 70 ans). Le sex ratio (H/F) était de 1,03. Le syndrome néphrotique pur était la principale indication (64,2 %, n = 115) à la réalisation d’une PBR, suivi du syndrome néphrotique impur (11,7 %, n = 21), de l’insuffisance rénale aiguë (IRA) (7,8 %, n = 14) et de la glomérulonéphrite rapidement progressive (GNRP) (7,8 %, n = 14). Les glomérulonéphrites (GN) s’observaient dans 86 % des cas (n = 158), les néphropathies vasculaires dans 11,7 % (n = 21) et les néphrites tubulo-interstitielles dans 2,2 % (n = 4). Les néphropathies les plus fréquentes étaient la hyalinose segmentaire et focale (34,6 %, n = 62), la néphroangiosclérose (10,6 %, n = 19), la GN extramembraneuse (10 %, n = 18), la GN post-infectieuse (8,9 %, n = 16) et la GN lupique (7,3 %, n = 13).

Conclusion

La PBR est un geste capital pour le diagnostic des néphropathies. La hyalinose segmentaire et focale est la principale nosologie retrouvée dans notre cohorte. La mise en place d’un registre Rein permettrait une meilleure connaissance et prise en charge des pathologies rénales en Afrique subsaharienne.