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Médecine thérapeutique / Pédiatrie

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Vaccinations contre la grippe et la coqueluche chez la femme enceinte Volume 19, numéro 4, Octobre-Novembre-Décembre 2016

Auteur
Centre Hospitalier de Versailles,
177 rue de Versailles,
78150 Le Chesnay
* Tirés à part

Grâce à la transmission des anticorps maternels, la vaccination pendant la grossesse peut permettre de protéger le nourrisson. La grippe est responsable d’une morbi-mortalité importante chez la femme enceinte et le jeune nourrisson, et augmente le risque de complications obstétricales à type de prématurité ou de retard de croissance intra-utérin. L’efficacité de la vaccination anti-grippale pendant la grossesse, sur la mère et sur le nourrisson, a été démontrée au travers d’essais randomisés et d’études observationnelles. De plus, des études observationnelles plaident en faveur d’un effet protecteur de cette vaccination sur la survenue de complications obstétricales avec une réduction des morts fœtales et des naissances prématurées. Les données de tolérance concernant les vaccins anti-grippaux inactivés – les seuls recommandés chez la femme enceinte – sont rassurantes. Malgré la recommandation de vaccination pendant la grossesse, très peu de femmes enceintes reçoivent ce vaccin en France. La coqueluche est une maladie grave chez le nourrisson de moins de 3 mois. Les vaccins contre la coqueluche ne pouvant être pratiqués avant l’âge de 6 semaines, d’autres stratégies doivent être envisagées pour protéger le jeune nourrisson. La stratégie dite de cocooning est difficile à implémenter et ses résultats ne sont pas optimaux. La transmission des anticorps coquelucheux d’origine maternelle au fœtus est efficace mais la vaccination des femmes enceintes n’est pas recommandée en France. Durant les trois dernières années, plusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume Uni, ont décidé d’introduire un rappel coquelucheux pendant la grossesse. Les données anglaises indiquent que l’efficacité vaccinale est d’environ 90 % si le vaccin est fait au moins 1 semaine avant l’accouchement, et que la tolérance est bonne. D’autres études sont nécessaires pour définir le moment optimal de la vaccination et pour évaluer la possible interférence des anticorps maternels avec la réponse immune vaccinale du nourrisson.