Illustrations
Figure 1
La structure moléculaire de la paroi glomérulaire.
Les pédicelles sont les éléments terminaux de l’arborisation podocytaire et sont limités par une membrane plasmique classique faite d’une bicouche lipidique. Le diaphragme de filtration est l’espace délimité par les côtés latéraux des pédicelles et il contient deux complexes moléculaires d’adhésion. La face basale des pédicelles est également collée sur la membrane basale glomérulaire par deux autres complexes d’adhésion (β intégrines et dystroglycan). Les pédicelles ont la capacité d’internaliser les protéines parvenues à la face externe de la membrane basale glomérulaire grâce au couple mégaline-cubuline et au récepteur néonatal des immunoglobulines – FcRN (Cf. chapitre physiopathologie du syndrome néphrotique).
1 : les pédicelles sont soutenus par un cytosquelette d’actine ; les fibres d’actine sont organisées en faisceaux parallèles par de nombreuses molécules interagissant avec les monomères d’actine (éléments remplis en noir) ; 2 : la néphrine est la principale protéine du complexe d’adhérence dans le diaphragme de filtration ; elle comprend 8 domaines « immunoglobuline » en interaction étroite avec celles de la néphrine réciproque qui est plantée dans le pédicelle opposé ; la néphrine est le gène du syndrome néphrotique congénital de type finlandais ; 3 : les molécules de la famille des cadhérines sont représentées par une cadhérine « FAT » faite de 37 « modules de cadhérine » qui sont capables d’interagir avec les 37 modules de la molécule « FAT » réciproque qui est plantée dans le pédicelle opposé ; 4 : toutes les molécules du complexe d’adhérence sont plantées dans un domaine particulier de la membrane plasmique qui est enrichi en sphingolipides et de cholestérol avec une structure plus fluide qui flotte comme un radeau ; la podocine est une molécule associée aux radeaux lipidiques en intéraction avec la néphrine ; le gène de la podocine est responsable des formes « cortico-résistantes » des syndromes néphrotiques génétiques ; 5 : la phosphorylation (et donc la conformation du domaine intracellulaire de la néphrine) est régulée par la phospholipase Cε ; 6 : la membrane basale glomérulaire est une structure de protéoglycans chargés négativement et renforcée par le collagène de type IV dans sa partie centrale (lamina densa ) et la laminine (composée avec la chaîne β2) sur toute son épaisseur ; 7 : l’endothélium glomérulaire est remarquable par sa fenestration ; 8 : il est recouvert par un glycocalix épais de plus de 400 nm et qui retient 95 % des protéines plasmatiques dans la lumière capillaire ; * : WT1 est un facteur nucléaire qui n’est donc pas présent dans les pédicelles mais est indispensable au bon fonctionnement des podocytes.
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Figure 2
Lésion de sclérose mésangiale diffuse. Le mésangium est rétracté autour des membranes basales et l’extension de la fibrose détruit progressivement les anses capillaires.
Figure 2
Tableaux
Auteurs
AP-HP
Hôpital universitaire Robert-Debré
Service de néphrologie pédiatrique
48, boulevard Sérurier
75935 Paris cedex 19
France
Les gènes des syndromes néphrotiques génétiques touchent exclusivement des protéines de la paroi glomérulaire. Un ensemble de cinq gènes sont la cause du syndrome néphrotique génétique dans près de 80 % des patients : néphrine, podocine, phospholipase-Cε, WT1 et laminine β2 . Les syndromes néphrotiques génétiques se présentent sous quatre formes cliniques différentes : 1) un syndrome néphrotique congénital présent dès la naissance ou les premières semaines de vie ; 2) un syndrome néphrotique cortico-résistant débutant entre un et dix ans et qui n’est pas différentiable d’une forme cortico-résistante de syndrome néphrotique idiopathique ; 3) un syndrome néphrotique syndromique et 4) une protéinurie chronique qui débute à l’âge pédiatrique qui évolue progressivement vers un syndrome néphrotique à l’âge adulte. Toutes ces formes ont en commun une progression vers l’insuffisance rénale terminale