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Médecine thérapeutique / Pédiatrie

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Rôle de l’ORL : faut-il faire un dépistage systématique de la surdité en période néonatale ? Volume 3, numéro 4, Juillet - Août 2000

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Le diagnostic de certitude d’une surdité, quel que soit l’âge de l’enfant lorsque l’examen est pratiqué, est particulièrement difficile et les retards sont lourds de conséquences, notamment sur le plan du développement de la communication. Dépister le plus précocement possible une surdité reste donc une priorité. A la naissance, l’objectif est de dépister les surdités profondes ou sévères bilatérales, qui privent l’enfant des afférences sensorielles indispensables à son développement et dont près d’un enfant sur 1000 est atteint. En cas de pathologie périnatale sévère, la surdité touchera jusqu’à un enfant sur 100. Pour pallier ce handicap, des mesures éducatives et audioprothétiques sont indispensables avant un an. Des surdités apparaissent en l’absence de tout risque et il ne faut pas ignorer l’existence de surdité évolutive d’apparition secondaire. C’est dire l’importance de la mise en évidence dès la naissance des facteurs de risque dont l’existence ou l’absence modifient la procédure de dépistage. Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés pour la surdité permanente congénitale du nourrisson dont un séjour en réanimation néonatale d’au moins 48 heures. Les prématurés nés avant 33 semaines y séjournent souvent plus de 2 jours. Le dépistage de la surdité devrait donc être systématique dans cette population, de préférence avant la sortie de néonatologie, assurant ainsi une meilleure couverture des nouveau-nés et limitant déplacements et convocations ultérieurs. Les otoémissions acoustiques provoquées (OEAP) sont actuellement considérées comme le test idéal de l’audition en période néonatale. La positivité du test traduit l’intégrité du système périphérique auditif mais toute suspicion d’une atteinte centrale doit conduire aux potentiels évoqués auditifs du tronc cérébral (PEA).