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Médecine thérapeutique / Pédiatrie

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Physiopathologie et diagnostic bactériologique des méningites néonatales à Escherichia coli Volume 2, numéro 1, Janvier-Février 1999

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Les infections bactériennes néonatales représentent une cause importante de morbidité et mortalité. Leur incidence varie entre 4 et 8/1 000 naissances vivantes [1]. Chez le nouveau-né prématuré, l’incidence est 10 fois plus élevée. Les infections néonatales se partagent entre, d’une part, les infections néonatales précoces, ou materno-fœtales, dont les manifestations se produisent dans les premiers jours de la vie et, d’autre part, les infections néonatales tardives qui se révèlent au-delà du quatrième jour de vie. Dans les deux cas, leur fréquence et leur gravité s’expliquent par la faiblesse des moyens de défense du nouveau-né associée au risque élevé de diffusion systémique de l’infection. Environ 10 % des nouveau-nés infectés vont développer une méningite avec une incidence importante de séquelles neurologiques en dépit des progrès de l’antibiothérapie [2]. Peu de signes sont spécifiques de l’atteinte méningée. Toutefois, une hyperthermie et des signes neurologiques sont évocateurs de méningite. Aussi la ponction lombaire est souvent pratiquée avec l’hémoculture et l’examen cytobactériologique des urines chez le nouveau-né suspect d’infection. Les E. coli responsables de méningites néonatales se différencient des souches commensales de nouveau-né témoins par la présence de facteurs de pathogénicité contribuant au franchissement des différentes étapes aboutissant à l’invasion des espaces méningés. Les souches isolées du liquide céphalo-rachidien sont caractérisées par une organisation clonale et l’appartenance, en majorité, à un groupe phylogénétique de souches hautement virulentes. La mise en évidence des mécanismes moléculaires favorisant le franchissement de la barrière hémato-méningée de E. coli au cours des méningites néonatales permettra d’élaborer de nouvelles stratégies de prévention.