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Médecine thérapeutique / Pédiatrie

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L’infection à papillomavirus humain : aspects gynécologiques Volume 13, numéro 1, janvier-février 2010

Auteur
Service gynécologie-obstétrique, Hôpital St Jacques, CHU Besançon, Pavillon « La mère et l’enfant », 25030 Besançon Cedex <didier.riethmuller@univ-fcomte.fr>

Les lésions anogénitales à papillomavirus humains (HPV) chez la femme sont dues à des HPV à haut risque impliqués dans la carcinogénèse cervicale – mais aussi, à un moindre degré, vaginale, vulvaire et anale – ou à des HPV à bas risques responsables des condylomes acuminées qui peuvent être périanaux, périnéaux, vulvaires ou vaginaux – plus rarement cervicaux. Les bas risques sont également la cause de certaines lésions intraépithéliales cervicales de bas grade. Le cancer du col de l’utérus est donc un cancer viro-induit et il existe une filiation avec une évolution lésionnelle lente entre des lésions préinvasives (CIN) et le cancer invasif. Ces caractéristiques rendent possible un dépistage avant l’invasion en mettant en évidence des anomalies cytologiques au frottis cervico-utérin évocatrices de lésions intraépithéliales ou le dépistage d’un risque viral par la révélation d’un portage en HPV à haut risque. Le dépistage, même s’il a fait la preuve de son efficacité pour diminuer l’incidence du cancer invasif, peut encore être grandement amélioré, en particulier grâce aux techniques de biologie moléculaire. Enfin, l’implication obligatoire d’un virus dans la cancérisation a rendu possible la mise au point d’un vaccin très efficace et extrêmement immunogène qui conduira à une diminution d’au moins 70 % du risque de cancer chez les jeunes filles vaccinées avant le début des rapports sexuels. Toutefois, cette diminution du risque ne doit pas conduire à éviter le dépistage, qui restera indispensable chez les femmes vaccinées, même si ces modalités devront tenir compte des tests viraux.