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Médecine thérapeutique / Pédiatrie

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La fièvre Chikungunya chez l’enfant : de l’épidémiologie au traitement Volume 15, numéro 2, Avril-Mai-Juin 2012

Auteur
Service de Néonatologie, Réanimation Néonatale et Pédiatrique, Pôle Femme-Mère-Enfant, Groupe Hospitalier Sud Réunion, Centre Hospitalier Universitaire, F-97448 cedex, Saint-Pierre, La Réunion, France, Centre d’Investigation Clinique-Épidémiologie Clinique (CIC-EC) de La Réunion (Inserm/Centre Hospitalier Universitaire/Université de La Réunion/Union Régionale des Médecins Libéraux de l’Océan Indien), Groupe Hospitalier Sud – Réunion, F-97448 cedex, Saint-Pierre, La Réunion, France

La fièvre Chikungunya ( fC) est une arbovirose due à un alphavirus (CHIK-v) transmise par les piqûres d’un moustique du genre Aedes. Chez l’enfant, il s’agit d’un syndrome grippal avec arthralgies, rarement invalidantes. Des manifestations graves peuvent survenir en raison de dysfonctions neurologiques, cardiaques, hématologiques ou cutanées, toutes comportant un risque de décès. La plus caractéristique est une encéphalite. Plus rare, mais spécifique du petit nourrisson, une dermatose bulleuse exfoliante a été rapportée. Des infections materno-néonatales ont été démontrées avec une probabilité de transmission verticale de 50 % quand la mère était virémique à la naissance. Le diagnostic de fC est fait par recherche du génome viral en RT-PCR ou d’IgM spécifiques en sérologie. La maladie est à déclaration obligatoire. Son traitement est symptomatique. Un vaccin vivant atténué devrait être développé prochainement. L’épidémie de CHIK-v qui a touché l’Océan Indien en 2005-2006, l’Italie en juillet 2007, puis la France en septembre 2010, a témoigné d’une propension du CHIK-v à causer des épidémies partout où les Aedes prolifèrent. En France, Aedes albopictus est endémique dans plusieurs départements (Alpes-Maritimes, Corse, Var). Le risque d’une réintroduction du CHIK-v à partir d’une région épidémique, est donc réel.