JLE

Médecine Thérapeutique / médecine de la reproduction

MENU

Les phytoestrogènes et leurs perspectives Volume 7, numéro 4, Juillet-aout 2005

Auteur
Inserm UMR-S-530, Université Paris 5 UFR Biomédicale, 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris

Les phytoestrogènes (PO) sont des composés qui imitent les effets des œstrogènes, ou inhibent les effets des androgènes et qui peuvent être trouvés dans l’alimentation normale des animaux et des êtres humains. Ils sont susceptibles de perturber les métabolismes stéroïdiens et présentent aussi des effets sur d’autres régulations non stéroïdiennes (kinases, NFκB, récepteur AhR). À la suite d’observations épidémiologiques sur des populations asiatiques consommatrices de soja, il a été montré, essentiellement in vitro, que divers PO présentaient des propriétés biologiques suggérant une activité anticancéreuse, antioxydante, hypolipémiante et protectrice vis-à-vis des maladies cardiovasculaires et de l’ostéoporose. La médiatisation de ces résultats, ainsi que l’hypothèse que les PO puissent constituer un traitement hormonal substitutif de moindre danger, a conduit à une augmentation considérable de leur consommation sous la forme de suppléments diététiques. Cependant, les données cliniques restent limitées et le risque de déclenchement ou d’aggravation de cancers œstrogéno-dépendants n’est pas connu de manière satisfaisante. Dans la mesure où les PO présentent de multiples effets, il apparaît intéressant d’essayer de dissocier ces propriétés. Cela permettrait d’identifier ce qui revient aux effets œstrogéniques et ce qui en est distinct afin d’éliminer les inconvénients majeurs et d’amplifier les effets bénéfiques, par le même type de raisonnement qui a conduit aux modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes.