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Médecine de la Reproduction

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« Les femmes africaines stériles se soutiennent » Une stratégie pour la promotion du don d’ovocytes en Afrique Volume 18, numéro 2, Avril-Mai 2016

Auteurs
1 Clinique Biasa, Lomé,
Togo,
www.cliniquebiasa.org
2 Centre AMP CHI Poissy-Saint Germain
* Tirés à part

Le recrutement pour le don d’ovocytes est difficile dans tous les centres d’assistance médicale à la procréation. Le centre de fertilité de la clinique Biasa, à Lomé, au Togo, utilise pour le don d’ovocytes un procédé de recrutement baptisé : « Les femmes africaines stériles se soutiennent ». Ce procédé permet l’accès à la fécondation in vitro (FIV) à deux groupes de femmes candidates à cette technique : le premier groupe sont des femmes jeunes et/ou ayant une bonne réserve ovarienne mais aux moyens financiers faibles (les « donneuses ») ; le deuxième sont des femmes âgées et/ou ayant une réserve ovarienne effondrée mais capables de payer leur FIV (les « receveuses »). Le don est gratuit, volontaire et anonyme, avec un appariement géré par le centre. Entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2015, ce procédé de don d’ovocytes a permis l’accès à la FIV à 133 femmes, dont dix-sept originaires d’Afrique vivant en d’Europe. Trente-sept enfants en sont nés. La FIV est taboue, entourée de mystère en Afrique, et ce malgré le poids de l’infertilité. Le don d’ovocytes est relativement bien accepté (dans une enquête réalisée à la clinique Biasa, 70 % des femmes venues consulter pour infertilité l’acceptent),mais plutôt dans l’anonymat et le secret du parcours. Les barrières sociopsychologiques et techniques ne bloquent plus le couple infertile. Le contournement du handicap financier ouvre la voie à des couples demandeurs de don de gamètes, qui sont de plus en plus nombreux.