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Médecine thérapeutique / Endocrinologie

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Radiothérapie interne des tumeurs neuro-endocrines avec métastases hépatiques Volume 3, numéro 3, Mai - Juin 2001

Auteurs
Service de Médecine Nucléaire, Hôpital Saint-Antoine, 184 rue du faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris, France.

La radiothérapie métabolique est connue de longue date des endocrinologues : l'iode-131 a fait ses preuves depuis plus de 50 ans dans le traitement des cancers de la thyroïde. Administré en complément de la chirurgie, il permet le traitement curatif des métastases disséminées [1]. Récemment, dans le traitement des lymphomes, la radioimmunothérapie par des anticorps anti-CD20 marqués à l'iode-131 a obtenu des succès impressionnants [2]. Cependant, pour la plupart des cancers solides, il n'existe pas encore de vecteur radiomarqué (radiopharmaceutique) permettant une radiothérapie interne à dose efficace. De nombreuses tumeurs expriment des récepteurs de peptides, tels qu'hormones et neuromédiateurs. Si l'on dispose d'un peptide marqué conservant une forte affinité pour ses récepteurs, ces derniers constituent des cibles permettant de localiser les récidives tumorales, puis de les irradier. Les analogues marqués de la somatostatine, employés depuis plus de 10 ans en imagerie diagnostique [3], commencent à être utilisés en radiothérapie métabolique. Nous présentons ici les circonstances cliniques dans lesquelles cette thérapie est envisagée et les outils thérapeutiques disponibles actuellement, dont le but reste palliatif. Nous évoquerons également les essais cliniques en cours, qui visent à proposer des traitements curatifs. Dans cette population de patients atteints d'une tumeur neuro-endocrine avec métastases hépatiques et éventuellement d'autres localisations secondaires, sans autre possibilité thérapeutique, la radiothérapie interne par [In111]pentétréotide peut stabiliser une maladie rapidement évolutive et améliorer la qualité de vie suffisamment pour la modifier profondément. De plus, ce traitement palliatif est très bien supporté (sans commune mesure avec la chimiothérapie) et n'a pas de toxicité grave. De nouveaux radiopharmaceutiques, marquées à l'yttrium-90 ou au lutétium-177 sont en cours d'essais cliniques. Physiquement mieux adaptés à la radiothérapie interne, ils ont donné chez l'animal des résultats permettant d'espérer un effet curatif. Ils ne seront cependant pas disponibles avant 2 ans. La radiothérapie par [In111]pentétréotide mérite donc d'être tentée, comme solution d'attente.