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Médecine thérapeutique / Endocrinologie

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La tolérance orale : applications au traitement du diabète de type 1 Volume 2, numéro 6, Novembre - Décembre 2000

Auteurs
INSERM 449 et service d'Endocrinologie, Hôpital Edouard Herriot, Place d'Arsonval, 69003 Lyon, France.

La tolérance orale correspond à l'induction d'une tolérance immunologique périphérique vis-à-vis d'un antigène administré par voie orale, grâce à la mise en jeu du système immunitaire intestinal [1] ou GALT (gut-associated lymphoid tissue). La fonction du GALT est de protéger l'organisme contre les pathogènes ingérés et de diminuer les réponses immunitaires vis-à-vis des antigènes transitant dans le tube digestif. La conséquence immédiate est qu'un antigène ingéré ou inhalé est habituellement toléré par le système immunitaire. La tolérance périphérique, naturellement induite par les antigènes, contribue au développement du système immunitaire. En tirant profit de cette propriété du GALT, Wells a le premier pensé à utiliser la tolérance orale à des fins thérapeutiques en 1911 dans le cadre de la prévention du choc anaphylactique [2]. Des travaux plus récents ont démontré que la tolérance antigénique était un processus actif impliquant des lymphocytes antigène-spécifiques [3]. Les maladies auto-immunes caractérisées par une prédominance des mécanismes pro-inflammatoires par rapport aux mécanismes protecteurs pourraient bénéficier de l'administration orale d'autoantigènes. Au sein des endocrinopathies autoimmunes, le diabète de type 1 est particulier du fait des contraintes et imperfections du traitement substitutif par injections, et surtout l'existence de complications dégénératives à l'origine d'une importante morbi-mortalité. Après un rappel sur l'organisation du système lymphoïde intestinal, nous exposerons les bases expérimentales qui permettent d'envisager des thérapeutiques antigènes-spécifiques.