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Médecine thérapeutique / Endocrinologie

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Implication de la prolactine dans le cancer du sein Volume 3, numéro 2, Mars - Avril 2001

Auteur
Endocrinologie et médecine de la reproduction, Hôpital Necker, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France.

Le cancer du sein, par sa fréquence, représente un problème de santé publique. En France, on estime actuellement à 25 000 le nombre de femmes atteintes chaque année, dont 10 à 12 000 meurent [1]. On considère qu'une femme sur 9 développe un cancer du sein au cours de sa vie, ce qui en fait l'un des tout premiers cancers chez la femme. Le cancer du sein est lié à une transformation maligne de la cellule épithéliale mammaire, les mécanismes exacts n'étant pas encore élucidés. Il est néanmoins vraisemblable qu'il s'agit d'une maladie impliquant des oncogènes et des gènes suppresseurs de tumeur. On peut donc raisonnablement penser que le cancer du sein est un processus à plusieurs étapes, résultant principalement de l'activation d'oncogènes (mutations acquises) ou de l'inactivation d'un ou plusieurs gènes suppresseurs de tumeurs (mutations acquises et germinales) impliqués dans les mécanismes de prolifération cellulaire. La place que prennent diverses hormones dans la cancérogenèse mammaire est indéniable. Les facteurs hormonaux ont été décrits comme associés au cancer du sein il y a très longtemps, puisque Lacassagne lui-même en 1936 évoquait déjà, chez la souris, le rôle sans doute promoteur de l'estrone dans la carcinogenèse mammaire. Les oestrogènes exerceraient un rôle plutôt promoteur qu'initiateur sur la cancérogenèse mammaire. Le rôle de la progestérone dans le cancer du sein est assez mal défini actuellement, avec toujours une controverse sur son rôle synergique ou au contraire antagoniste de l'oestradiol [2]. Le rôle de la prolactine (PRL), hormone aux multiples actions biologiques (figure 1), reste quant à lui encore mal connu et sujet à discussion.