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Médecine et Santé Tropicales

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Risque de transmission diurne du paludisme en forêt guyanaise Volume 27, numéro 1, Janvier-Février-Mars 2017

Illustrations


  • Figure 1
Auteurs
1 Centre d’épidémiologie et de santé publique des Armées, Camp militaire de Sainte-Marthe, BP 40026, 13568 Marseille cedex 02, France
2 Direction interarmées du Service de Santé en Guyane, Quartier La Madeleine, BP 6019, 97306 Cayenne cedex, Guyane
3 Unité d’entomologie médicale, Institut Pasteur de la Guyane, 23 avenue Pasteur, BP 6010, 97306 Cayenne cedex, Guyane
4 Centre médical des Armées de Montauban, avenue du 10e Dragon, 82000 Montauban, France
5 Unité de parasitologie et d’entomologie, Département des maladies infectieuses, Institut de recherche biomédicale des Armées, BP 73, 91223 Brétigny-sur-Orge cedex, France
6 Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes, Aix-Marseille Université, UM 63, CNRS 7278, IRD 198, Inserm 1095, Faculté de Médecine, 27 bd Jean Moulin, 13385 Marseille cedex 5, France
* Correspondance

Entre 2008 et 2014, 1070 cas de paludisme ont été rapportés dans les forces armées en Guyane. La plupart des épidémies de paludisme investiguées sont multifactorielles et consécutives à une mission sur un site d’orpaillage illégal. En septembre 2013, une épidémie de paludisme est survenue trois semaines après le déploiement de 15 militaires sur le site d’orpaillage illégal de Dagobert. Le taux d’attaque était de 53 % avec sept infections à Plasmodium vivax et une co-infection à Plasmodium vivax/Plasmodium falciparum. Deux mois plus tard, une investigation entomologique avec capture sur homme des anophèles a été réalisée sur site. Au total, 321 anophèles dont 282 Anopheles darlingi ont été capturés. Un spécimen d’An. darlingi a été retrouvé positif en PCR pour P. vivax, soit un taux d’infection de 0,4 % (1/282). An. darlingi a été capturé en journée dans 15,7 % des cas. L’existence d’une activité de piqûre diurne d’An. darlingi en forêt guyanaise pourrait jouer un rôle déterminant dans la survenue d’épidémie de paludisme chez les militaires. C’est pourquoi, une adaptation au contexte guyanais des recommandations du Service de santé des armées sur la lutte contre le paludisme est nécessaire.