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Médecine et Santé Tropicales

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La transition nutritionnelle et le double fardeau de la malnutrition Volume 28, numéro 4, Octobre-Novembre-Décembre 2018

Auteurs
1 Groupe de recherche Transnut sur la transition nutritionnelle et le développement, Département de nutrition, Faculté de médecine, Université de Montréal, 2405, chemin de la Côte Ste-Catherine, Montréal, Québec, Canada, H3T 1A8
2 Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal, 7101 avenue du Parc, bureau 3187-03. Montréal, Québec, Canada, H3N 1X9
* Correspondance

Les maladies chroniques non transmissibles sont de plus en plus fréquentes dans les pays à revenu faible et moyen, mais les problèmes de dénutrition, tels que le retard de croissance chez les enfants ou les déficiences en micronutriments chez les enfants et les adultes, persistent dans ces mêmes pays. Ce double fardeau de la malnutrition et l’émergence des maladies chroniques telles que le diabète de type 2 taxent davantage les systèmes de soins et constituent une charge parfois insupportable pour les pays concernés au niveau des gouvernements, mais aussi pour les individus malades et leurs familles. Ce double fardeau est souvent associé à la transition nutritionnelle, soit le passage d’une alimentation locale traditionnelle vers une alimentation occidentalisée souvent riche en gras, sel et sucre et de densité nutritionnelle faible. Cette transition est attribuée aux changements globaux dans les systèmes alimentaires qui se traduisent par une disponibilité accrue de denrées alimentaires commercialisées au niveau planétaire telles que les huiles végétales, les sucres, les farines raffinées, mais aussi la multiplication des lieux de vente des aliments transformés, voire ultra-transformés. Les efforts pour contrer ce fléau doivent tenir compte de la complexité du phénomène et des facteurs associés multiples. Une approche systémique qui considérerait les forces globales qui régissent les systèmes alimentaires est promue. Les actions en matière de nutrition se doivent donc de mettre l’emphase à la fois sur les problèmes de dénutrition et sur ceux de surnutrition. L’OMS nomme ces interventions les « actions à double devoir ».