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Médecine et Santé Tropicales

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Enquête sur l’infection du chien par Trypanosoma spp. au Gabon et implications épidémiologiques concernant la maladie du sommeil Volume 26, numéro 2, Avril-Mai-Juin 2016

Illustrations


  • Figure 1
Auteurs
1 Service de santé des armées, pôle santé, bientraitance et épidémiologie animale, Direction régionale du Service de santé des armées de Toulon, Toulon, France
2 Antenne vétérinaire de Brest, site de Mesdoun, avenue de l’École Navale, 29200 Brest, France
3 Laboratoire de recherche et de coordination sur les trypanosomoses, UMR 177, Institut de recherche pour le développement (IRD)-Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) Interactions hôtes-vecteurs-parasites dans les infections par Trypanosomatidae (Intertryp), Montpellier, France
4 Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané, Ploufragan, France
5 Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes, Marseille, France
6 École du Val-de-Grâce, Paris, France
* Correspondance

Une enquête de dépistage de l’infection par des trypanosomes a été menée sur des chiens (Canis familiaris) originaires du Gabon (Afrique). Un total de 376 chiens en apparente bonne santé, répartis en deux groupes, ont été étudiés. Le premier groupe comprenait 252 chiens semi-domestiques vivant dans seize villages de la province de l’Ogooué-Ivindo, zone rurale et continentale située au nord-est du Gabon. Le deuxième groupe était composé de 124 chiens appartenant à des sociétés de protection ou à des familles vivant à Libreville (n = 113) et à Port-Gentil (n = 11), villes situées sur la côte littorale gabonaise. Ces zones d’étude sont associées à des foyers actifs ou anciens de la maladie du sommeil au Gabon. Le dépistage a été effectué par biologie moléculaire (technique de polymerase chain reaction [PCR]), à partir d’échantillons de sang prélevés sur les chiens des deux groupes. Tous les échantillons analysés étaient négatifs pour l’espèce T. congolense (type « savane » et type « forêt »). Dix-huit chiens (4,7 %) ont été détectés positifs à l’infection par T. brucei s.l. : huit provenaient de la province de l’Ogooué-Ivindo (soit 3 % des 252 animaux de cette origine) et dix de la région côtière du Gabon (soit 8 % des 124 chiens de cette région). Ces animaux pourraient constituer des réservoirs potentiels du parasite T. brucei gambiense, agent de la trypanosomiase humaine africaine. Cette hypothèse, ainsi que le rôle du chien comme sentinelle de l’infection de l’homme par T. brucei gambiense, mériteraient d’être explorés par des enquêtes complémentaires.