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Médecine et Santé Tropicales

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Efficacité de la sulfadoxine-pyriméthamine pour le traitement du paludisme non compliqué à Plasmodium falciparum au sud de la Mauritanie Volume 26, numéro 3, Juillet-Août-Septembre 2016

Illustrations


  • Figure 1

Tableaux

Auteurs
1 Institut national de recherches en santé publique, BP 695, Nouakchott, Mauritanie
2 Centre régional de formation et de recherches en génomiques et biostatistique, Dakar, Sénégal
3 Unité de recherche 198, Institut de recherche pour le développement (IRD), Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales emergentes (Urmite), faculté de médecine La Timone, Aix-Marseille Université, Marseille, France
4 Programme national de lutte contre le paludisme, ministère de la Santé, Nouakchott, Mauritanie
5 Service de parasitologie-mycologie, faculté de médecine, université Cheikh Anta Diop, BP 7325, Dakar, Sénégal
* Correspondance

Introduction : jusqu’en 2006, le ministère de la Santé mauritanien préconisait respectivement la chloroquine et la sulfadoxine-pyriméthamine pour le traitement de première et deuxième intention de l’accès non compliqué du paludisme. Dans l’étude présentée ici, l’efficacité de la sulfadoxine-pyriméthamine a été évaluée à Kobéni. Matériels et méthodes : cinquante-cinq patients atteints de paludisme à P. falciparum ont été traités à la sulfadoxine-pyriméthamine et suivis durant vingt-huit jours. Le génotypage des isolats a été réalisé pour distinguer une recrudescence d’une réinfection. L’analyse per-protocole du pourcentage du succès thérapeutique et l’analyse de survie ont été effectuées pour déterminer l’efficacité du médicament. Résultats : après l’inclusion, deux patients ont été exclus en raison d’une violation du protocole et trois patients ont été perdus de vue. La population per-protocole était composée de cinquante malades, dont quarante-trois (86 %) avaient une réponse clinique et parasitologique adéquate. Parmi les sept échecs thérapeutiques, cinq (10 %) étaient dus à l’échec thérapeutique précoce et deux (4 %) étaient dus à l’échec clinique tardif, constatés à J7 et associés à des recrudescences. Tous les cas d’échecs thérapeutiques ont été observés chez les enfants âgés de 7 à 12 ans, à l’exception d’une adulte qui pesait 91 kg. Conclusions : la sulfadoxine-pyriméthamine en monothérapie était modérément efficace mais on ne peut pas la préconiser pour le traitement du paludisme à P. falciparum en raison d’un taux relativement élevé d’échec thérapeutique précoce. La prévalence élevée de la chloroquinorésistance, rapportée dans les études antérieures, ainsi que les résultats de notre étude sur la sulfadoxine-pyriméthamine, justifie le changement de politique nationale et l’utilisation systématique des bithérapies à base d’artémisinine pour le traitement de première ligne du paludisme à P. falciparum en Mauritanie.