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Médecine et Santé Tropicales

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Approche nutritionnelle dans la prise en charge de l’ulcère de Buruli en Côte d’Ivoire Volume 29, numéro 4, Octobre-Novembre-Décembre 2019

Illustrations


  • Figure 1

Tableaux

Auteurs
1 Université Félix Houphouët-Boigny, Centre suisse de recherches scientifiques en Côte d’Ivoire, Adiopodoumé, km 17 route de Dabou 01 BP1303 Abidjan, Côte d’Ivoire
2 Campus Santé Nord, 51 boulevard Pierre Dramard, 13015 Marseille/Le Barry F. 04180 Villeneuve, France
3 Université Jean-Lourougnon-Guedé, Daloa, Côte d’Ivoire
4 Gipse, Villeneuve, France
* Correspondance

La santé des enfants des pays tropicaux en développement se caractérise en grande partie par des fréquences élevées de malnutrition protéino-énergétique (MPE) et de carence en micronutriments. Ces enfants sont également exposés à l’ulcère de Buruli, dont ils sont souvent la cible. La prise en charge de cette maladie mutilante causant de larges plages d’ulcération cutanée s’avère longue et difficile dans un contexte de malnutrition chronique. À cela s’ajoutent les comportements alimentaires des patients atteints de l’ulcère de Buruli, qui ne favorisent pas la cicatrisation des ulcères. Dans notre étude menée dans deux centres de santé de Côte d’Ivoire, portant sur 51 enfants atteints de l’ulcère de Buruli, seulement 8 % consommaient des fruits et légumes, et 29 % des feuilles vertes. Ces privations alimentaires ont pour conséquence une accentuation des carences nutritionnelles. Dans l’un des centres de santé, 30 patients ont bénéficié d’une prise en charge nutritionnelle alors que dans l’autre centre, 21 n’avaient pas cette prise en charge. Après six mois, les patients en déficit alimentaire avaient un retard de cicatrisation de leurs lésions cutanées. L’étude met en lumière le lien entre un bon état nutritionnel et la cicatrisation de l’ulcère de Buruli en Côte d’Ivoire. Il apparaît que les patients bénéficiant d’une prise en charge nutritionnelle ont un temps d’hospitalisation plus court (moins de six mois) et guérissent plus rapidement dans 85 % des cas. Ils présentent moins de séquelles fonctionnelles (7 % des cas) que ceux qui ne bénéficient pas d’une prise en charge nutritionnelle.