Médecine thérapeutique
MENUTraitement électrique de l’insuffisance cardiaque : la resynchronisation biventriculaire fête son 20e anniversaire Volume 21, numéro 1, Janvier-Février 2015
- Mots-clés : resynchronisation biventriculaire, bénéfice fonctionnel, remodelage inverse, stimulation cardiaque, pronostic, échocardiographie
- DOI : 10.1684/met.2015.0470
- Page(s) : 25-33
- Année de parution : 2015
La première publication sur l’utilisation de la resynchronisation biventriculaire chez le patient en insuffisance cardiaque avec dysfonction systolique du ventricule gauche sévère porteur d’un bloc de branche gauche (BBG) remonte à 1994. Les mécanismes d’action sont multiples agissant sur le remplissage ventriculaire gauche, la réduction des retards d’activation entre le ventricule droit et gauche, la désynchronisation intraventriculaire. De nombreuses études (randomisées ou non) ont montré que la resynchronisation biventriculaire entraînait un bénéfice fonctionnel, améliorait la fonction ventriculaire gauche (remodelage inverse) et augmentait la survie des patients porteurs d’une insuffisance cardiaque par dysfonction systolique du ventricule gauche (fraction d’éjection VG < 35 %) avec des QRS élargis à l’électrocardiogramme, surtout si leur morphologie est de type BBG. Ce bénéfice semble se retrouver quelle que soit la classe fonctionnelle (II-III-IV ambulatoire), que ce soit pour les patients « de novo » ou pour les « upgrades ». Le bénéfice pour les patients en fibrillation atriale s’il reste significatif est probablement un peu moins important. L’évaluation de l’asynchronisme mécanique par échocardiographie n’a jamais pu prouver à ce jour son intérêt pour identifier les 30 % de patients ne tirant pas de bénéfice de la resynchronisation biventriculaire. Les avancées technologiques récentes (sondes multipoints, étude des PEA…) devraient permettre dans un futur proche de diminuer la proportion des patients « non répondeurs » à ce mode de stimulation.