JLE

Médecine thérapeutique

MENU

Traitement des syndromes néphrotiques idiopathiques Volume 5, numéro 5, Mai 1999

Auteur

Les syndromes néphrotiques idiopathiques (néphroses) comprennent deux entités : la néphrose à lésions glomérulaires minimes, pour laquelle il n’existe pratiquement aucune lésion des glomérules en microscopie optique ni en immunofluorescence, et la hyalinose segmentaire et focale, caractérisée par des lésions initialement podocytaires, suivies d’un collapsus des anses capillaires, d’une hyalinose et d’une fibrose. L’une et l’autre peuvent être primitives ou secondaires. Leur caractère primitif ne peut être affirmé qu’après une surveillance d’une certaine durée puisque, dans certains cas, une néphrose sans lésions précède de plusieurs mois l’apparition d’un lymphome ou la découverte d’une tumeur solide [1]. De même, on ne saurait considérer une hyalinose segmentaire et focale comme idiopathique avant d’avoir éliminé un grand nombre d’affections qui peuvent, elles aussi, être responsables de ce type de lésions glomérulaires [2]. Il n’a jamais été établi avec certitude que les néphroses à lésions glomérulaires minimes et les hyalinoses segmentaire et focale représentent ou non la même entité. Une hyalinose segmentaire et focale peut être prise pour une néphrose à lésions glomérulaires minimes si l’échantillon de glomérules n’est pas suffisant, de même que l’on observe souvent une transition de la néphrose à lésions glomérulaires minimes à la hyalinose segmentaire et focale dans les formes corticorésistantes. Voilà pourquoi les pédiatres ne font que rarement d’emblée une biopsie rénale à un enfant néphrotique, considérant que le seul point d’importance est son mode de réponse à un traitement corticostéroïde. Les néphroses restent des maladies d’étiologie mystérieuse. Le traitement d’une affection de physiopathologie obscure, fondé sur des drogues dont le mode d’action n’est pas parfaitement connu, concède donc le droit d’être empirique, car seul compte le résultat thérapeutique. Cependant, il faut insister sur un point essentiel : lorsque tout traitement a fait la preuve de son inefficacité, il est préférable d’accepter l’échec avec sagesse plutôt que de poursuivre une escalade thérapeutique qui risque de conduire à des complications iatrogènes pires que la maladie elle-même.