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Médecine thérapeutique

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Traitement des infections à cytomégalovirus humain (CMV) Volume 15, numéro 3, juillet-août-septembre 2009

Auteurs
Service de bactériologie-virologie, Centre national de référence du cytomégalovirus, Hôpital Dupuytren, 2 avenue Martin Luther-King, 97042 Limoges, Service de bactériologie-virologie, Laboratoire associé au Centre national de référence du cytomégalovirus, Hôpital Necker-Enfants-malades, 156 rue de Vaugirard, 75015 Paris. Université Paris-Descartes, Service de bactériologie-virologie, Laboratoire associé au Centre national de référence du cytomégalovirus, Hôpital Lariboisière, 2 rue Ambroise Paré, 75475 Paris cedex 10

Le cytomégalovirus humain (CMV), virus de la famille des Herpesviridae, est un virus ubiquitaire, infectant 50 à 100 % de la population adulte dans le monde. La primo-infection est le plus souvent asymptomatique chez l’immunocompétent mais il demeure un pathogène opportuniste majeur chez l’immunodéprimé, patient au stade SIDA ou greffé d’organes ou de cellules souches hématopoïétiques. Il est aussi la première cause des infections virales congénitales dans le monde. La prise en charge de l’infection à CMV repose sur un nombre limité de molécules, toutes inhibitrices de l’ADN polymérase virale pUL54. Des stratégies de prévention sont mises en œuvre chez les patients à risque de développer une maladie sévère comme les receveurs d’allogreffe, basées sur une prophylaxie ou un traitement anticipé. En cas de maladie à CMV, un traitement curatif est nécessaire suivi d’un traitement d’entretien selon l’atteinte viscérale. La durée de ces traitements conjuguée à d’autres facteurs de risque peut conduire à l’émergence de mutants résistants, ce qui rend la prise en charge de ces patients encore plus difficile. Du fait de la toxicité de ces molécules, le traitement de l’infection congénitale n’est pas codifié et ne peut s’envisager qu’au cas par cas. Des molécules sont en cours de développement avec une meilleure biodisponibilité orale et une moindre toxicité. La prévention de l’infection à CMV par une vaccination n’est pas encore réalisable à ce jour mais les résultats des essais de vaccin anti-CMV sous-unitaires à base de glycoprotéine B sont encourageants.