JLE

Médecine thérapeutique

MENU

Thymus et pathologies Volume 5, numéro 7, Août - Septembre 1999

Auteurs

Le thymus en physiologie : Rôle du thymus : Le thymus est un organe lymphoïde de couleur blanchâtre situé dans le médiastin supérieur, reposant sur le péricarde au niveau de la naissance de gros vaisseaux. Il est composé de deux lobes reliés entre eux par du tissu conjonctif. Son rôle principal est la production et la génération de cellules exprimant un récepteur T fonctionnel. En physiologie, le rôle principal du thymus est de contrôler l’émergence et l’élimination des cellules autoréactives au contact des cellules spécialisées et de fournir en périphérie un pool de cellules T naïves. L’association des anomalies thymiques avec les pathologies auto-immunes suggère que cette fonction majeure d’élimination des cellules autoréactives n’est pas totalement efficace dans ces structures thymiques. Dans le cas de l’hyperplasie thymique chez les patients myasthéniques, il est probable que les interactions cellulaires soient altérées dans l’environnement thymique modifié, d’autant plus que des signes d’activation cellulaire sont perçus dans les différents compartiments thymiques. Une analyse récente du répertoire T intrathymique confirme cette hypothèse. Il apparaît en effet que certaines familles du récepteur T sont plus représentées dans les thymus de malades que dans les thymus sains [39]. Ces données suggèrent qu’il pourrait y avoir une altération de la fonction essentielle du thymus, la sélection des lymphocytes T, chez les patients atteints de myasthénie, conduisant à l’échappement de cellules autoréactives qui auraient dû être éliminées. Parmi ces cellules autoréactives se trouvent les cellules spécifiques de l’auto-antigène (le RACh). On peut raisonnablement penser que l’activation cellulaire trouvée chez les patients et la présence de l’auto-antigène intrathymique permettent une activation et une réactivation des cellules autoréactives qui essaimeraient à la périphérie. La thymectomie induit la déplétion des cellules autoréactives, entraînant à terme leur diminution dans la périphérie et donc une amélioration clinique. Dans le cas du thymome, la même hypothèse d’anomalies de sélection peut être formulée. Il est envisageable que le développement anarchique de cellules épithéliales ne permette plus le contrôle des cellules autoréactives. Les cellules T potentiellement pathogènes sensibilisées vis-à-vis d’auto-antigènes présents sur les cellules épithéliales de thymome pourraient provoquer la myasthénie ou d’autres pathologies auto-immunes après une activation et en présence de cellules B, dans des conditions adéquates qui restent à définir.