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Médecine thérapeutique

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Thérapie génique angiogénique Volume 5, numéro 3, Mars 1999

Auteurs

L’identification récente des mécanismes moléculaires impliqués dans les processus d’angiogenèse a permis l’émergence de nouveaux outils thérapeutiques. A la suite des travaux de Folkman et al. [1] réalisés il y a une vingtaine d’années et portant sur le rôle de la néovascularisation dans le développement des tumeurs solides, de nombreux facteurs angiogéniques ont été identifiés. Une application thérapeutique initiale a été d’inhiber la croissance tumorale en bloquant l’angiogenèse. L’idée d’utiliser ces facteurs de croissance pour stimuler le développement de néovaisseaux dans les tissus ischémiques est apparue plus récemment avec une première étude expérimentale publiée en 1992 [2]. Ce concept de thérapeutique angiogénique, ensuite confirmé par de nombreuses autres études expérimentales, est maintenant évalué chez l’homme dans les pathologies ischémiques. En effet, la stimulation pharmacologique du processus angiogénique représente une solution de remplacement thérapeutique chez les patients atteints d’insuffisance coronaire ou d’artériopathie sévère des membres inférieurs et ne pouvant pas être traités par les techniques classiques de revascularisation. Deux approches thérapeutiques sont ainsi envisageables : l’administration du facteur angiogénique sous forme de protéine et le transfert du gène dans le tissu cible. Si certains essais actuels ont recours à l’administration de la protéine, il semble maintenant que la thérapie génique angiogénique soit la solution la plus prometteuse. Les progrès récents réalisés dans la connaissance et la compréhension des processus moléculaires et géniques de l’angiogenèse ont permis d’aboutir au concept d’angiogenèse thérapeutique et de vérifier son efficacité dans les modèles expérimentaux d’ischémie tissulaire. L’utilisation de ce nouvel outil thérapeutique chez les patients atteints d’insuffisance coronaire ou d’artériopathie sévère des membres inférieurs semble un projet réalisable à court terme. Enfin une thérapie génique qui marche !