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Médecine thérapeutique

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Syndrome cardiorénal et dégradation de la fonction rénale chez le patient insuffisant cardiaque : physiopathologie, implications pronostiques, démarche diagnostique et thérapeutique Volume 22, numéro 3, Mai-Juin 2016

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4

Tableaux

Auteurs
Service de cardiologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg
* Tirés à part

L’insuffisance rénale est fréquemment observée chez les patients insuffisants cardiaques, avec, chez les patients stables, un débit de filtration glomérulaire estimé < 60 mL/min/1,73 m2 dans plus de 45-63 % des cas versus 4,5 % dans la population générale ; d’autre part, lors des décompensations cardiaques, l’association d’une insuffisance rénale aiguë est constatée dans 25-30 % des cas. L’association de ces deux atteintes pose des problèmes diagnostiques et thérapeutiques parfois complexes et limitera l’utilisation des traitements bloquant le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA), qui ont démontré leur bénéfice en termes de morbimortalité, ainsi que celle des diurétiques qui permettent quant à eux de traiter la surcharge hydrosodée. De plus, l’insuffisance rénale est un facteur de mauvais pronostic chez les patients en insuffisance cardiaque, avec une mortalité multipliée par deux chez les patients ayant une insuffisance rénale chronique associée. La dégradation de la fonction rénale chez les patients insuffisants cardiaques est une entité pronostique à part, d’interprétation complexe selon le contexte temporel, la volémie et les modifications thérapeutiques. L’objectif de cette revue est de proposer une prise en charge diagnostique et thérapeutique de ces patients dont la gestion est complexe, nécessitant souvent une coopération entre le médecin traitant et le cardiologue, voire le néphrologue. En effet, la prise en charge ne nécessitera pas, le plus souvent, l’arrêt des traitements bloquant le SRAA ou des diurétiques.