JLE

Médecine thérapeutique

MENU

Responsabilité médico-légale et traitement par antivitamine K (AVK) Volume 8, numéro 1, Janvier 2002

Auteur
Service de réanimation médicale, Groupe hospitalier Eaubonne-Montmorency, 95602 Eaubonne cedex, France

Près de 1 % de la population française est traité par AVK et, selon une enquête réalisée en 1998 par le réseau des centres régionaux de pharmacovigilance, les accidents hémorragiques des AVK représentent la première cause d'hospitalisation pour effet indésirable lié à la prise d'un médicament [1]. Il n'est donc pas étonnant que la conduite des traitements par AVK soit à l'origine, non exceptionnellement, de contentieux médicaux. Les reproches adressés aux médecins sont l'absence de prescription, une prescription non conforme, une surveillance insuffisante (surdosage, inefficacité) ou une mauvaise gestion du traitement anticoagulant chez des malades devant subir un acte à risque hémorragique. Ce dernier motif de mise en cause a été à l'origine d'au moins 6 plaintes au cours des cinq dernières années, visant des cardiologues, des anesthésistes ou des gastro-entérologues [2]. Dans 5 cas, le sinistre est survenu à l'occasion du traitement chirurgical d'une cataracte. Les complications à l'origine des plaintes étaient plus souvent de nature thrombotique (5 dont 2 décès) (4 accidents vasculaires cérébraux ; un infarctus mésentérique) qu'hémorragique (un hématome rétro-péritonal après ponction-biopsie rénale par voie transjugulaire). Le dossier suivant en est un exemple.