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Médecine thérapeutique

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Manifestations cliniques des dissections aortiques aiguës Volume 5, numéro 3, Mars 1999

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Les dissections aiguës de l’aorte constituent une urgence médico-chirurgicale dont la morbidité et la mortalité restent très élevées en dépit d’importants progrès réalisés dans la rapidité du diagnostic ainsi que dans la prise en charge. C’est dire que l’analyse sémiologique initiale est cruciale pour évoquer le diagnostic car elle permet de réaliser, dans de brefs délais, les investigations complémentaires qui le confirmeront et d’instituer immédiatement un traitement. Or, la présentation clinique d’une dissection aortique n’est pas toujours, loin s’en faut, celle qui est classiquement décrite. La dissection aortique peut évoluer vers la rupture complète et le décès du patient. La mortalité est élevée durant la phase aiguë : elle est d’environ 1 % par heure de retard diagnostique par rapport aux débuts des symptômes puis elle atteint 13 % en 12 h, 21 % en 24 h, 50 % en 48 h et 74 % en 15 jours [1, 6]. Au-delà de 15 jours, on parle de dissection chronique. Le décès est généralement causé par une rupture de la paroi externe du faux chenal souvent en regard de la porte d’entrée intimale. Une simple fissuration peut se traduire par un hémothorax, une tamponade, voire une hémoptysie ou hémorragie digestive. De rares cas de fistulisation dans une artère pulmonaire ou une oreillette ont été décrits. Mais l’existence d’un épanchement pleural ou péricardique n’est pas pathognomonique d’une fissuration en raison des phénomènes inflammatoires accompagnant une dissection subaiguë ou chronique. Le décès peut également découler d’une ischémie digestive associée à un choc septique.