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Médecine thérapeutique

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L'oxygénothérapie hyperbare : mise au point Volume 7, numéro 1, Janvier 2001

Auteurs
Service d'anesthésie-réanimation et OHB de l'HIA du Val-de-Grâce, 74, boulevard Port-Royal, 75005 Paris, France.

L'oxygénothérapie hyperbare (OHB) est un traitement médical mal connu de la plupart des praticiens et reste une médecine intimiste malgré un effort d'expansion de la technique. Ceci s'explique par plusieurs éléments : le fait qu'il existe peu de chambres hyperbares (ou caissons) en Europe et que la lourdeur de la prise en charge d'un patient devant bénéficier de ce type de traitement fait que peu d'équipes peuvent arriver à assumer cette activité extrêmement chronophage. Si c'est en 1834 que Jundt publie les premiers résultats de traitement par l'air comprimé, ce n'est vraiment qu'en 1960 grâce à Boerema qu'apparaît le concept d'oxygénothérapie hyperbare. En effet celle-ci va permettre à un chien de survivre (sans hémoglobine) uniquement sous oxygène en hyperbarie. Le principe de l'OHB est de faire inhaler de l'oxygène à un patient après l'avoir placé dans une enceinte étanche (le caisson hyperbare) à une pression supérieure à la pression atmosphérique, soit supérieure à une atmosphère absolue (1 ATA - atmosphère technique absolue). Elle permet l'apport d'oxygène au tissu hypoxique par le biais de l'oxygène dissous (et l'élévation de la pression partielle) et la compression des volumes en cas d'aéro-embolisme ou d'accidents de décompression. C'est une thérapeutique en pleine expansion, pouvant être utilisée en urgence ou dans certaines indications de manière chronique lors des retards de cicatrisation. Elle constitue le traitement principal des intoxications au monoxyde de carbone (CO) avec troubles neurologiques chez la femme enceinte, des accidents de décompression, des embolies gazeuses et d'autres pathologies bullaires. Elle est utilisée comme traitement complémentaire dans les retards de cicatrisation par microvasculopathies (artérite, diabète), les infections des parties molles ou les surdités brusques.