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Médecine thérapeutique

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Immunité antitumorale et perspectives d'immunothérapie Volume 3, numéro 9, Novembre 1997

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Stimuler le système immunitaire afin de s’opposer à la croissance des cellules cancéreuses est une idée vieille d’un siècle. En 1893, William Coley observa que l’injection d’extraits bactériens pouvait entraîner la régression de tumeurs chez des patients atteints de cancers. Dès le début du siècle, Paul Ehrlich suggéra que les cellules modifiées de l’organisme pouvaient être considérées comme étrangères et être ainsi éliminées par le système immunitaire. Cinquante ans plus tard, Lewis Thomas émit l’hypothèse que l’immunité à médiation cellulaire était le principal mécanisme impliqué dans l’élimination des cellules cancéreuses. D’après ces théories, un cancer survient s’il y a échappement des cellules tumorales au système immunitaire, ce qui a conduit Mac Farlane Burnet à proposer alors le concept d’immunosurveillance. L’importance du système immunitaire en pathologie tumorale s’est pourtant, dans les années qui ont suivi, longtemps heurtée à l’observation que la prévalence d’une grande partie des cancers les plus fréquents n’est pas augmentée en présence d’un déficit immunitaire ou chez les sujets recevant des immunosuppresseurs. Seuls certains cancers (cutanés spino-cellulaires, du col utérin, lymphomes...), au cours desquels, souvent, le rôle d’un virus est suspecté, voient leur prévalence accrue sous immunosuppresseurs. Ce n’est qu’avec la caractérisation moléculaire d’anomalies des cellules cancéreuses pouvant conduire à un échappement de leur reconnaissance par le système immunitaire et des antigènes exprimés par les cellules tumorales que ce domaine s’est récemment renouvelé.