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Médecine thérapeutique

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Hépatites aux halogénés : vers le risque zéro Volume 4, numéro 7, Août-Septembre 1998

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Une hépatite mortelle peut survenir dans les suites opératoires chez un patient anesthésié avec un halogéné [1]. D’exceptionnelles mais redoutables hépatites professionnelles à l’halothane touchant le personnel des blocs opératoires ont également été rapportées [2]. L’halothane, le principal halogéné en cause [3, 4], a été progressivement remplacé par l’enflurane puis par l’isoflurane, ce qui a nettement réduit le risque sans toutefois le supprimer [5, 6]. La commercialisation en France de deux nouveaux halogénés, le desflurane et le sévoflurane, conduit à s’interroger sur leur toxicité hépatique potentielle tant pour les patients que pour le personnel. Bien que subissant la voie oxydative qui conduit à la formation de protéines trifluoroacétylées, le desflurane, du fait de sa très faible métabolisation, rend négligeable le risque de sensibilisation. La possibilité d’une sensibilisation croisée engage cependant à éviter le desflurane en cas d’anesthésies antérieures à l’halothane. Le sévoflurane offrirait une sécurité absolue. Lors d’une première anesthésie ou lors d’actes répétés, le desflurane chez l’adulte et le sévoflurane chez l’adulte et l’enfant représentent l’agent halogéné idéal. Chez un patient aux antécédents d’hépatite à l’halothane, tous les halogénés à l’exception du sévoflurane sont à jamais contre-indiqués. La prévention de l’hépatite aux halogénés chez le personnel médical repose sur l’éviction des sujets à risques (prise de phénobarbital, antécédent personnel ou familial d’hépatite à un halogéné ou auto-immune avec auto-anticorps anti-LKM), le suivi par la Médecine du travail et le respect des taux à ne pas dépasser dans l’atmosphère des salles d’intervention (2 ppm pour l’halothane) [16]. Les cas d’hépatite aux halogénés sont à déclarer au Centre de pharmacovigilance et au Dr J.G. Kenna, Department of Pharmacology and Toxicology, Imperial College, School of Medecine at St Mary’s, Londres, Grande-Bretagne ; courrier électronique : J.kenna@ic.ac.uk.