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Médecine thérapeutique

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Hallucinations visuelles chez le sujet âgé de plus de 60 ans, au décours de pathologies ophtalmiques : à propos du syndrome de Charles Bonnet Volume 23, numéro 5, Septembre-Octobre 2017

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Tableaux

Auteurs
1 Département de médecine interne et gériatrie, CHU Reims, hôpital Maison-Blanche, Reims, France
2 Département d’ophtalmologie, CHU Reims, hôpital Robert-Debré, Reims, France
3 Département de médecine interne-gériatrie-thérapeutique, CHU Rouen, hôpital Saint-Julien, Le Petit-Quevilly, France
* Tirés à part

Le syndrome de Charles Bonnet (SCB) est une cause rare d’hallucinations visuelles. Cette affection survient surtout chez les personnes âgées porteuses d’un déficit visuel, lié très souvent à des pathologies ophtalmiques préexistantes, comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et les pathologies glaucomateuses. Nous avons réalisé une enquête de prévalence réalisée au sein du service de consultation ophtalmologie du centre hospitalier universitaire Reims. La période de recueil a duré un mois. Nous avons inclus tous les patients âgés de plus de 60 ans, se présentant en consultation ophtalmologique, présentant une pathologie ophtalmique préalablement diagnostiquée et devant bénéficier d’une injection intravitréenne. Quarante patients ont été inclus, dont vingt-trois femmes. L’âge moyen est de 75 ans (60-91). Deux patients ont un antécédent personnel de syndrome dépressif. Six présentaient un antécédent personnel d’accident vasculaire cérébral. Aucun patient n’a de neuroleptiques, ni d’antiépileptiques dans son traitement habituel. Les ETDRS (pour early treatment diabetic retinopathy study) moyens de la série, sont pour l’œil droit, à 59,6 (0-90), et pour l’œil gauche à 54 (0-88). Le Parinaud moyen est, pour l’œil droit, à 5,78, avec quatre données manquantes (2-28), et pour l’œil gauche à 9 (2-28). Les pathologies ophtalmiques les plus fréquentes sont la DMLA et la rétinopathie diabétique avec œdème maculaire. À l’interrogatoire, cinq patients ont décrit des hallucinations visuelles, critiquées, et sans autres hallucinations associées. Aucun patient n’a présenté d’autres types d’hallucinations. La nature des hallucinations visuelles (silhouettes de personnes ou d’animaux mobiles, ou formes géométriques). Les cinq patients ont présenté ces hallucinations en période de soirée ou en obscurité. Aucun des patients n’a été traité par neuroleptiques ou antiépileptiques. La recherche du SCB doit faire partie du suivi des patients atteints de DMLA ou de glaucome, et doit appeler à une évaluation neurogériatrique associée.