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Médecine thérapeutique

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Accès palustre simple Volume 8, numéro 3, Mars - Mai 2002

Auteurs
Centre médical de l'Institut Pasteur, 28, rue du Dr-Roux, 75015 Paris, France. Pôle microbiologie et maladies infectieuses, Institut Gustave-Roussy, Villejuif, France.

Le paludisme demeure la parasitose humaine la plus fréquente dans le monde, et l'une des plus meurtrières [1]. Parmi les quatre espèces touchant l'homme, Plasmodium falciparum prédomine sur le continent africain et est seul susceptible d'entraîner le décès du patient du fait des complications possibles : neuropaludisme, syndrome de détresse respiratoire aiguë, insuffisance rénale aiguë, pour ne citer que les plus fréquentes. P. vivax prédomine en Amérique centrale, dans certains pays d'Amérique du Sud, au Moyen-Orient et en Inde. Ailleurs (Asie du Sud-Est et Indonésie notamment), les prévalences de ces deux espèces sont proches. P. malariae est une espèce cosmopolite beaucoup plus rare, avec une répartition géographique en foyers, encore inexpliquée. Quant à P. ovale, c'est une espèce limitée à l'ensemble de l'Afrique subsaharienne, y compris Madagascar, où elle coexiste avec P. vivax à l'est et au sud du continent. P. ovale est également présent en Asie, avec quelques foyers dans la péninsule indochinoise, aux Philippines et en Nouvelle-Guinée. La France est la nation européenne la plus touchée par le paludisme d'importation, avec plus de 4 000 cas déclarés en 2000 au Centre national de référence des maladies d'importation [2]. P. falciparum est le plus souvent en cause (81 %), et quelques pays d'Afrique centrale et de l'Ouest (au premier rang desquels la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Mali et le Cameroun), les Comores et Madagascar regroupent 90 % des cas importés. Devant une fièvre chez un voyageur en provenance d'une zone impaludée, le clinicien doit impérativement évoquer le diagnostic de paludisme et tenter de le confirmer biologiquement. Le traitement antipaludique dépend de l'espèce en cause. Pour P. falciparum, un traitement adapté débuté précocement est seul susceptible d'éviter l'évolution vers une forme grave, souvent fatale [3]. En l'absence de traitement, de complication et de réinfection, le parasite est éliminé en 15 mois environ après un certain nombre de reviviscences schizogoniques, mais c'est là une notion qu'il est fortement recommandé de ne pas vérifier.