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Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement

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Les troubles du sommeil dans la démence d’Alzheimer et autres démences Volume 8, numéro 1, mars 2010

Auteur
Centre du sommeil et de la vigilance, Hôpital Hôtel-Dieu, Paris

Les troubles du sommeil dans les démences ont surtout été étudiés dans la maladie d’Alzheimer (MA). Ils ont été observés chez 25 à 35 % des malades. Ce sont des troubles subjectifs et objectifs, caractérisés par des éveils nocturnes prolongés qui aboutissent à une fragmentation du sommeil avec diminution, voire disparition, du sommeil lent profond et modifications du sommeil paradoxal. Ces troubles nocturnes s’accompagnent de somnolence diurne et de troubles comportementaux tels le syndrome crépusculaire et les déambulations nocturnes. Le rythme repos/activité, témoin du rythme veille/sommeil, se détériore parallèlement à la sévérité de la MA et est associé à un retard de phase du rythme de la température dont l’importance serait parallèle à la sévérité du syndrome crépusculaire. Ces troubles sont souvent la cause de la mise en institution du sujet. Ils sont dus au processus de la maladie elle-même (lésions des voies cholinergiques et du pacemaker circadien), aux nombreuses pathologies associées et à leurs thérapeutiques, ainsi qu’à des facteurs environnementaux particulièrement importants en institution. Les démences parkinsoniennes et les démences à corps de Lewy ont des troubles du sommeil encore plus sévères que ceux de la MA et sont précédées ou accompagnées de troubles moteurs au cours du sommeil paradoxal. Des attaques de sommeil et une somnolence diurne surviennent fréquemment chez les parkinsoniens. La prise en charge de ces troubles repose, outre le traitement des pathologies associées, sur l’association de méthodes non médicamenteuses (mise en place de relations sociales, d’activités notamment physiques, d’exposition à la lumière voire de photothérapie). Certaines études préconisent d’y adjoindre de la mélatonine le soir, utilisée comme hypnotique et chronobiotique.