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Médecine thérapeutique

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Critères intermédiaires et critères de substitution Volume 13, numéro 4, Juillet-Août 2007

Auteurs
Service de Pharmacologie Clinique, rue Guillaume Paradin BP 8071-69376, Lyon Cedex 08

Dans le domaine de l’évaluation de l’efficacité des médicaments, les critères non cliniques ou « intermédiaires » comme le taux de CD4 dans le sida ou la tension artérielle en pathologie cardiovasculaire ont été utilisés pour accélérer la mise sur le marché des médicaments. On parle alors de critères de « substitution ». De nombreux exemples ont confirmé la difficulté de valider un critère intermédiaire comme critère de substitution. Les exemples dramatiques comme celui des anti-arythmiques avec un effet délétère sur le critère clinique alors qu’ils montraient un effet bénéfique sur le critère intermédiaire (arythmie ventriculaire) semblent cependant rares. Malheureusement, une thérapeutique qui a été largement diffusée à partir d’essais cliniques sur un critère intermédiaire subit rarement le test d’essais randomisés sur le critère clinique. Nous sous-estimons donc certainement le danger de la prescription des médicaments qui n’ont pas montré leur efficacité sur un critère clinique. La complexité de la relation entre le critère intermédiaire, le critère clinique et l’action du médicament est un obstacle important à la validation de la substitution. L’approche purement descriptive de validation n’est pas satisfaisante car elle ne tient pas compte de cette complexité. Nous présentons dans cet article les différents obstacles de validation de la substitution. Nous concluons que lors de l’évaluation des thérapeutiques, les critères cliniques doivent être systématiquement privilégiés. Les critères intermédiaires gardent néanmoins leur intérêt pour mieux connaître la physiopathologie et le mécanisme d’action du médicament lors des phases précoces d’évaluation.