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Médecine thérapeutique

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Agranulocytoses médicamenteuses aux antibiotiques. Étude monocentrique rétrospective de 21 cas Volume 13, numéro 3, Mai-Juin 2007

Auteurs
Service de médecine interne, diabète et maladies métaboliques, Clinique médicale B, CHRU de Strasbourg, 1 place de l’Hôpital, 67 091 Strasbourg cedex, France, Département d’onco-hématologie, Hospices Civils, CHRU de Strasbourg, Centre de pharmacovigilance d’Alsace

Objectif : L’objectif de notre travail est de préciser les particularités cliniques ainsi que les facteurs étiologiques et pronostiques des agranulocytoses médicamenteuses secondaires aux antibiotiques. Patients et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective, réalisée aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, portant sur l’ensemble des observations de patients ayant développé, entre 1985 et 2005, une agranulocytose médicamenteuse secondaire à la prise d’un traitement antibiotique. Résultats : Vingt-et-un cas ont été identifiés dont 12 femmes. L’âge moyen était de 68 ans (extrêmes : 22-93). Les antibiotiques incriminés étaient les bêtalactamines dans 10 cas (47,6 %), l’association trimetoprime-sulfamethoxazole (cotrimoxazole) dans 9 cas (42,8 %), la vancomycine dans 1 cas (4,8 %) et le tinidazole dans 1 cas (4,8 %). Le taux moyen de polynucléaires neutrophiles au moment du diagnostic d’agranulocytose était de 190 éléments/mm 3 (extrêmes : 0-490). Cette agranulocytose se manifestait par un syndrome infectieux dans 11 cas (52,3 %), avec notamment 3 cas de septicémie (14,2 %) et 4 cas de choc septique (19 %). L’évolution a été favorable chez 20 patients (95,2 %) et fatale dans un cas. Conclusions : L’agranulocytose aux antibiotiques est un effet secondaire peu fréquent mais potentiellement grave, qui présente certaines particularités rendant son diagnostic positif et son traitement plus délicats que dans le cas des agranulocytoses secondaires aux autres médicaments.