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Médecine thérapeutique

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Données récentes sur la tuberculose Volume 6, numéro 6, Juin - Juillet 2000

Auteurs
Hôpital Beaujon, Service de pneumologie, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.

La tuberculose est une maladie infectieuse, contagieuse, connue depuis l’Antiquité, dont l’agent responsable, Mycobacterium tuberculosis, a été identifié en 1882 par Robert Koch. Bien que l’on dispose maintenant d’un traitement antibiotique efficace, la tuberculose est toujours d’actualité car elle reste en tête des maladies infectieuses en terme de mortalité, surtout dans les pays en développement. Elle est en effet responsable du décès de 3 millions de personnes par an dans le monde [1]. Dans les pays industrialisés, malgré un recul généralisé de l’endémie tuberculeuse, il s’est produit un regain d’intérêt pour la tuberculose au début des années 90 en raison d’un arrêt brutal de la régression régulière de l’incidence de la maladie aux États-Unis et de la montée de la résistance aux antibiotiques. Outre une remobilisation des autorités sanitaires et des acteurs de Santé publique, le regain d’intérêt pour la tuberculose a eu pour effet de donner un coup de fouet à la recherche sur la tuberculose et a abouti à la mise au point de nouvelles techniques pour le diagnostic bactériologique. La bactériologie est en effet essentielle dans la prise en charge de la maladie puisqu’elle permet d’affirmer le diagnostic, d’identifier le bacille, de tester sa sensibilité aux antibiotiques et d’adapter ensuite le traitement en fonction des résultats du test de sensibilité. De nouvelles méthodes de biologie moléculaire permettant un diagnostic plus précoce de la maladie et une détection plus rapide de la résistance aux antibiotiques sont maintenant disponibles. Malgré toutes les nouveautés diagnostiques, le traitement antibiotique n’a pas été modifié et repose toujours sur la quadruple association rifampicine, isoniazide, pyrazinamide et éthambutol. Bien prescrit et bien observé, il permet d’obtenir la guérison dans presque 100 % des cas, mais dans de nombreux pays en développement, le taux de guérison ne dépasse pas 50 % [1].