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Médecine thérapeutique

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Mort subite du nourrisson : aspects épidémiologiques, histoire et statistiques Volume 4, numéro 8, Octobre 1998

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En l’espace de 4 ans, le nombre des morts subites du nourrisson a considérablement diminué, passant de 1 464 cas déclarés en 1991 à 539 cas en 1995. « Drame familial et défi collectif » écrivaient Gilly et Dehan en 1989 [1]. Dix ans plus tard, si le drame familial demeure, il semble bien que le défi collectif ait été relevé. Et, pourtant, l’histoire récente de la mort subite du nourrisson (MSN) dans notre pays constitue une illustration remarquable des difficultés, face à un grave problème de santé publique, qui émaillent l’entente entre les médecins, les chercheurs et les décideurs, et des écueils qu’il faut surmonter pour privilégier certains axes de recherche, pour adopter les méthodes scientifiques convenables et parvenir enfin à une décision de santé publique. Cette histoire montre surtout que des renversements de tendance et des progrès extrêmement rapides peuvent encore intervenir dans la mortalité, phénomène habituellement considéré dans nos pays comme doté d’une grande force d’inertie. Comment les faits statistiques peuvent-ils éclairer la décision du pouvoir politique dans un domaine particulièrement sensible pour l’opinion, celui de la santé de l’enfant ? à qui et à quoi doit-on attribuer le mérite des progrès lorsque les tendances s’inversent favorablement ? Ces questions sont éminemment présentes dans l’histoire épidémiologique de la mort subite du nourrisson et il est bien difficile d’y répondre. Nous avons donc choisi de rassembler les éléments objectifs relatifs à cette histoire, en commençant par décrire les tendances annuelles et saisonnières puis en rappelant les facteurs de risque, avérés, du syndrome. En outre, nous avons tenté de rapporter la chronologie des faits sociopolitiques qui y furent associés et qui nous ont paru marquants.