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Médecine thérapeutique

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Thérapie génique du cancer de la prostate : principes et modalité d’application Volume 4, numéro 5, Mai 1998

Auteurs

Les thérapies « géniques et nucléotidiques », que nous limiterons ici aux thérapies fondées sur les transferts de gènes ou de séquences nucléotidiques in vivo, devraient avoir un réel potentiel dans le traitement des cancers de la prostate face ou à côté (adjuvants) des traitements physiques (chirurgie ou radiothérapie) et hormonaux usuels. Ces nouvelles approches reposent sur une meilleure compréhension des signaux cellulaires et moléculaires, qui déterminent le contrôle endocrine et paracrine de l’homéostasie prostatique, et sur la description des événements moléculaires associés au développement et à la progression des cancers de la prostate. Les principaux enjeux pour ces thérapies sont la prévention chez les sujets à risque, le traitement de la maladie résiduelle après échec du traitement local et, bien sûr, l’intervention lors de l’échappement au traitement hormonal qui inaugure la phase finale des cancers de la prostate. Idéalement, une fois que leur pertinence biologique et leur efficacité thérapeutique auront été validées, ces traitements, en particulier ceux utilisant des vecteurs viraux, devraient concourir au développement de nouvelles molécules de synthèse. Nous diviserons les différentes approches thérapeutiques en deux niveaux : tout d’abord, comment cibler l’effet thérapeutique sur les cellules tumorales prostatiques, puis, par quel mécanisme obtenir cet effet thérapeutique. Une meilleure compréhension de la génétique du cancer de la prostate et de la description des événements moléculaires associés à la progression tumorale offre de nouvelles possibilités pour sa prévention et son traitement. L’optimisation des vecteurs pour une sécurité d’utilisation en pratique clinique ainsi que l’élaboration de promoteurs spécifiques pour un meilleur ciblage de l’organe sont une étape nécessaire. Parallèlement, l’utilisation de différents gènes effecteurs permet d’envisager plusieurs stratégies soit activatrices (thérapie « suicide», p53, cytokines), soit inhibitrices (stratégie antisens).