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Pourquoi ces nombreux dosages de vitaminémie D ? Ils sont coûteux, risquent d'induire confusion et erreur, et ne sont pas crédibles Volume 9, numéro 5, Mai 2013

Auteurs
Société Française de Documentation et de Recherche en Médecine Générale

Le sous-titre choisi pour ce dossier « vitamine D » est certes provocateur. Il est emprunté à quatre éditorialistes britanniques qui « demandent instamment à tous les cliniciens de s'arrêter et de réfléchir de façon critique avant de prescrire un dosage de la vitaminémie D, notamment lorsqu'aucune maladie osseuse n'est en cause. Cela éviterait de nombreux dosages inutiles [...] et un gâchis de temps et d'argent sans affecter en quoi que ce soit la santé des patients » [1]. On pourrait reprendre presque point pour point cet éditorial en l'appliquant à la réalité française : sur-médiatisation des rôles prétendument miraculeux de la vitamine D, explosion des demandes de dosages, multipliées par 10 entre 2005 et 2009, sans justification évidente, pour un montant remboursable de 52 Me en 2009 [2], affirmation d'une forte prévalence de l'insuffisance en vitamine D, « créant » véritablement une « maladie » qui atteindrait une fraction de la population variant de 50 à 100 % selon les études [2]. Les 4 auteurs insistent : même en cas d'ostéoporose attestée par ostéodensitométrie osseuse, à quoi bon doser la vitamine D puisque le traitement inclut une supplémentation raisonnée quel que soit le résultat de ce dosage [1] ? Nous avons essayé dans ce dossier de répondre aux questions clés que pose cette « mode » bien peu justifiée.