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Prescription d’antipsychotiques en milieu hospitalier spécialisé Volume 82, numéro 6, Juin-Juillet 2006

Auteurs
Service de pharmacie clinique, CH Sainte-Anne, 1, rue Cabanis, 75014 Paris, Centre hospitalier spécialisé G.-Marchant, Toulouse, Sanofi-Aventis, Paris, Centre hospitalier spécialisé des Murets, La Queue-en-Brie, Centre hospitalier spécialisé de la Sarthe, Allones, Equipe d’accueil EA2381, Université Paris VII, Université Paris VII, Hall de Biotechnologies, Tour 54, 2 place Jussieu, 75251 Paris Cedex 05, Centre hospitalier spécialisé de Lommelet, Saint-André-les-Lille

Les pratiques réelles de prescriptions d’antipsychotiques en milieu hospitalier, en France, diffèrent de celles préconisées par les recommandations. En particulier, des antipsychotiques neuroleptiques sont fréquemment prescrits en association. Or, la cyamémazine est couramment utilisée en association avec d’autres antipsychotiques, à cause de sa puissante activité anxiolytique. Elle est même utilisée à de petites doses pour le traitement de l’anxiété chez des patients qui ne sont pas forcément psychotiques. Nous avons donc analysé les prescriptions d’antipsychotiques, en excluant la cyamémazine du groupe des antipsychotiques neuroleptiques. Il s’agit d’une étude prospective des prescriptions d’antipsychotiques, réalisée dans cinq centres hospitaliers spécialisés en France. Cinq cent trois ordonnances d’hospitalisation ont été analysées, ainsi que 309 ordonnances de sorties. La cyamémazine est toujours l’antipsychotique le plus prescrit en France, mais deux antipsychotiques atypiques (l’olanzapine et la rispéridone) ont dépassé l’halopéridol, qui était deuxième en 1998. Les prescriptions d’antipsychotiques ne concernent des patients psychotiques que dans un peu plus d’un cas sur deux. La cyamémazine est souvent prescrite en association avec d’autres antipsychotiques, vraisemblablement grâce à ses propriétés anxiolytiques. L’analyse des prescriptions en excluant la cyamémazine montre que les pratiques réelles de prescription d’antipsychotiques sont beaucoup plus en accord avec les recommandations préconisées par la conférence de consensus de 1994 que ce qui a été suggéré par les analyses pharmaco-épidémiologiques précédentes. Ainsi, le pourcentage des coprescriptions d’antipsychotiques neuroleptiques entre eux (en dehors de la cyamémazine) est seulement de 7,8 % en milieu hospitalier, et seuls 13,3 % des patients sortant de l’hôpital reçoivent deux antipsychotiques associés (hors cyamémazine). Si l’on exclut la cyamémazine du champ des antipsychotiques neuroleptiques, les antipsychotiques atypiques sont aussi prescrits que ces derniers (35 %), soit une augmentation de 52 % par rapport à 1998. Finalement, les antipsychotiques atypiques sont plus souvent associés à la cyamémazine que les neuroleptiques.