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Hématologie

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Les déficits constitutionnels en prothrombine et les informations qu’ils peuvent nous apporter sur la structure et les fonctions de la prothrombine Volume 11, numéro 6, Novembre-Décembre 2005

Auteurs
INSERM U698, UFR de médecine Paris 7 Denis-Diderot, France, Service d’hématologie biologique, hôpital Beaujon, 92110 Clichy, France, Service de biochimie, hôpital Beaujon, 92110 Clichy, France, Service d’hématologie et immunologie, hôpital Bichat, 75018 Paris, France

Le déficit constitutionnel en prothrombine (facteur II de la coagulation) est une maladie très rare, transmise de façon autosomique et récessive. Le déficit complet, probablement létal, n’a pas été rapporté chez l’homme. Une quarantaine de familles ont été décrites dans le monde, caractérisées par un déficit sévère ou modéré, lié à une anomalie quantitative (hypoprothrombinémie) ou qualitative (dysprothrombinémie). L’expression clinique est très variable. Les déficits quantitatifs s’accompagnent de manifestations hémorragiques qui peuvent être graves, en particulier chez les homozygotes ou hétérozygotes composites où elles sont assez bien corrélées à la concentration plasmatique de prothrombine. Le risque hémorragique est beaucoup plus variable en cas de dysprothrombinémie, et mal corrélé à l’activité biologique de la prothrombine mesurée dans le plasma. Les anomalies moléculaires sont des mutations réparties sur toute la longueur du gène. Les dysprothrombinémies sont caractérisées par des anomalies du site catalytique de la thrombine ou des anomalies des sites de clivage de la prothrombine par le FXa, le plus souvent associées à des manifestations hémorragiques graves, ou encore par des anomalies de l’exosite I ou du site de liaison au sodium de la thrombine, avec pas ou peu de manifestations cliniques. L’identification des défauts moléculaires à l’origine des déficits constitutionnels et leur caractérisation fonctionnelle ont permis de progresser de façon notable dans la connaissance de la relation structure-fonction de la molécule.