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Hématologie

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Cellules endothéliales circulantes : nouveau marqueur de l’équilibre entre lésion et régénération de l’endothélium Volume 11, numéro 4, Juillet-Août 2005

Auteurs
Laboratoire d’hématologie, hôpital de la Conception, Marseille, Laboratoire d’hématologie et immunologie, Unité Inserm U608, UFR de Pharmacie, 27 bd Jean-Moulin, 13385 Marseille Cedex 5

Les connaissances acquises sur l’endothélium ces 10 dernières années nous ont appris qu’il représente un tissu d’une remarquable plasticité, en équilibre entre différents compartiments : un « compartiment adhérent » majoritaire, correspondant à l’endothélium tapissant l’ensemble de notre système vasculaire, et un « compartiment circulant » au sein duquel plusieurs sous-populations de cellules endothéliales ont été identifiées. Parmi elles, les cellules endothéliales circulantes (CEC) correspondent à des cellules qui se détachent de la paroi vasculaire dans différentes situations pathologiques. Les CEC sont définies par un certain nombre de critères morphologiques phénotypiques et fonctionnels, qui permettent de les différencier d’une autre sous-population de cellules endothéliales appelées progéniteurs endothéliaux circulants (PEC). Ces derniers sont mobilisés à partir de la moelle osseuse et participent à des phénomènes de régénération endothéliale. L’objectif de cette revue est de faire le point sur les données actuelles concernant les CEC et les perspectives qu’elles ouvrent dans l’exploration des pathologies vasculaires.Les CEC sont définies comme des cellules endothéliales matures, exprimant des antigènes endothéliaux tels que la molécule CD146. L’utilisation de techniques d’immunoséparation magnétique a permis d’établir qu’elles représentent moins de 0,0001 % des cellules mononucléées chez l’adulte normal.Une élévation de leur nombre a été rapportée dans différentes situations pathologiques associées à une altération endothéliale telles que les maladies cardiovasculaires, les pathologies inflammatoires, infectieuses et auto-immunes, ou le cancer. Dans ces différents contextes, les CEC représentent non seulement un marqueur non invasif de l’endothélium mais peuvent également apporter des informations utiles dans le diagnostic, le pronostic et le suivi thérapeutique des maladies vasculaires. Cependant, l’utilisation de méthodologies standardisées applicables à de grandes cohortes de patients est nécessaire pour préciser leur intérêt clinique. De plus, dans la mesure où les CEC sont représentatives de l’endothélium in situ, l’étude de leur phénotype et de leur fonction permettra d’élucider des questions majeures en biologie vasculaire telles que l’origine des CEC, les mécanismes responsables de leur détachement ou leur capacité à disséminer un potentiel procoagulant dans le courant circulatoire. Au-delà des CEC, le « compartiment endothélial circulant » véhicule d’autres éléments tels que les microparticules ou les PEC. L’étude combinée de ces différents marqueurs ouvre des perspectives intéressantes pour apprécier l’équilibre entre lésion et régénération de l’endothélium.