Hématologie
MENUMutagenèse insertionnelle et thérapie génique Volume 11, numéro 3, Mai-Juin 2005
Illustrations
- Mots-clés : mutagenèse insertionnelle, oncogène, thérapie génique, vecteur rétroviral
- Page(s) : 173-80
- Année de parution : 2005
Les rétrovirus de type C ont un siècle d’histoire, histoire parsemée de découvertes importantes comme celle des oncogènes impliqués dans la physiopathologie de nombreux types de cancer et de la transcriptase inverse par les équipes de D. Baltimore et de H. Temin, qui a permis l’essor de la biologie moléculaire. Leur séquençage complet et la connaissance approfondie de leur cycle réplicatif ont permis, dès le milieu des années 1980, d’envisager leur utilisation comme vecteurs pour corriger des maladies monogéniques. Entre 1999 et 2003, succès et déception de leur application thérapeutique s’enchaînent très rapidement, soulevant un certain nombre de questions, dont la plus importante est aujourd’hui celle concernant la prédiction biologique des effets néfastes. Dans cette revue, nous avons essayé d’analyser de façon critique les connaissances biologiques provenant de la leucémogenèse viro-induite chez la souris pour faire un bilan de l’apport de ces études à l’oncogenèse humaine. Le bilan dressé par cette comparaison est décevant ; il prouve bien les limites de ces études dans la compréhension de ce processus multi-étapes qui conduit à la survenue d’un cancer chez l’homme. D’une façon analogue, les modèles murins utilisés pour évaluer la toxicité potentielle des rétrovirus défectifs comme vecteurs thérapeutiques ont été incapables de prédire la survenue de trois lymphoproliférations survenues dans le protocole de thérapie génique mené à l’hôpital Necker. Les progrès récents de la virologie nous permettent d’entrevoir des modifications importantes de ces vecteurs qui devraient, d’une part, prévenir ou fortement diminuer les effets adverses liés à leur utilisation et, d’autre part, permettre d’élargir l’application thérapeutique de cette puissante stratégie.